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intitulé : Le triomphe de la Manne céleste sur les autels de
toutes les Eglises de la noble et auguste ville de Lyon ; Lyon,
Jean Paulhe, impr. 1G65, petit in-8°. Ce volume est rare
et curieux.
  Parmi les pièces dont est précédé l'ouvrage, on remarque
ce sizain qui porte la signature d'un docteur nommé Hau-
losserre.
              Beze, Luther, comme Calvin,
              Ont renversé le droit divin;
              Calvin, Luther, le maudit Beze
              Sont dans l'éternelle fournaise ;
              Beze, Calvin, le noir Luther
              Sont trois ministres de l'enfer.

C'est, comme on le voit, une contrefaçon ou plutôt un
plagiat de cette espèce de triolet que nous croyons plus
ancien :
              Luther, Viret, Beze et Calvin
              Ont renversé l'esprit divin ;
              Beze, Calvin, Luther, Yiret
              Sont moins au Christ qu'à Mahomet;
              Calvin, Luther, Yiret et Beze
              Ont mis le monde mal à l'aise ;
              Viret, Beze, Calvin, Luther
              Et les leurs iront en enfer.

   On sait qu'il existe en notre langue un grand nombre de
petits poèmes d'une forme semblable. Il y en a un notamment
sur Quélus, Saint-Mégrin etMaugiron, trois favoris d'Henri III,
et Voltaire s'est servi du même cadre dans une épigramme
coutre Saint-Didier, Nadal et Danchet.
   Les deux vers retournés, rétrogades, réciproques ou analy-
cliques qu'on va lire, et qui roulent sur le sujet du livre,
figurent aussi à la tête de notre volume :

           Signifer, arua sero, me, mores aura refingis.
              Àrte, mero, rétine leniter, ore, metra.