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283 Le premier il a observé que la moutarde, sinapis nigra, agit sur la surface extérieure du corps des solipedes, malgré l'é- paisseur de la peau ; que celle substance peut être administrée à l'intérieur ; que délayée dans de l'eau , elle est aussi active que dans le vinaigre. Ses expériences nous ont appris que les spiritueux , le vin , l'eau-de-vie, produisent sur les herbivores un état d'ivresse de peu de d u r é e ; que les narcotiques, la jusquiame, hyoscyamus niger, la pomme épineuse, datura slra- monium,\es, ciguës, n'agissent que lorsqu'ils sont donnés à très haute d o s e , et qu'alors ils irritent les premières voies sans déterminer un véritable sommeil ; que l'absynthe, consi- dérée comme un poison , le mouron, anagallis arvensis, p r é - conisé comme antirabique ; que le faux ébennier, cytisus laburnum, le séné bâtard, coronilla emerus , recommandés comme purgatifs , ne méritent pas cette réputation ; que la piloselle, hieracium pilosella, la pulsalille, anémone puhalilla, les renoncules, Ranunculus repens, R. acris, IL pralensis, ne sont pas des poisons aussi actifs pour les bêles à laine qu'on l'aurait cru; que le laurier rose, nerium oleander, est un poison très énergique pour les solipedes; que le nitrale de potasse empoisonne comme l'arsenic, et qu'il n'est pas rafraîchis- sant ; que l'ipecacuanha, l'émétique non seulement ne font pas vomir , mais ne produisent pas même des efforts de vomissement ; nous devons à M. Grognier d'avoir prouvé l'absorption des médicaments par des expériences bien anté- rieures à celles qu'ont entrepris dans le même but plusieurs médecins. Il constata que, sans cesser déboire, le cheval peut avaler plus de liquide que l'eslomac ne peut en contenir, que par conséquent les boissons sont absorbées ou passent dans l'in- testin à mesure qu'elles parviennent dans le venlricule. Dans un mémoire sur la digestion des solipedes, il démontra la nécessité : 1° de donner à ces quadrupèdes des médicaments d'une grande activité , et à doses beaucoup plus forles que ne le recommande Bourgelat ; 2° de les nourrir avec précaution