Revue du Lyonnais » série 1 - n°8 ( 1838 ) » pp.272

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 rière le dos ; là où rit un grouppe de jeunes femmes^ où un
 orchestre fait entendre des sons mélodieux, seront des ca-
 nons chargés à mitraille ; ils vomiront la m o r t , non sur des
 soldats armés , mais sur des jeunes gens enchaînés deux à
 deux ; et si, après plusieurs décharges de celte lâche et atroce
 artillerie, quelques-uns de ces malheureux respirent encore ,
 des hussards s'avanceront pour les sabrer froidement
    « Du moment qu'on eût pris la résolution de soutenir un
 siège, il fallut chercher un général. On ne pouvait pas trop
 confier la défense de la ville à un de ceux qui avaient m o n -
 tré de la bravoure et rien de plus dans la bagarre du 29 niai.
L'on se trouva fort embarrassé. On ne voulait pas de roya-
listes, et l'on ne connaissait pas d'officier de marque giron-
 din. J'ignore par quel événement M. de Précy se trouva un
jour à l'Hôtel-dc-Ville. Un de mes collègues, il se nommait,
je crois , C      ,vint me dire : Nous sommes t r o m p é s , j o u é s ,
 vendus; on nous mène à la contre-révolution. Ne va-t-on
pas mettre à la tête de l'armée lyonnaise un émigré, un aris-
 tocrate , qui nous apporte des cocardes blanches. — Ce n'est
pas possible ! -r- Nous allons aux informations ; nous deman-
 dons que, sur ie choix du général, la municipalité , les sec-
tions , les bataillons soient consultés ; on nous dit que tout
 était fait, et que le citoyen Précy avait été porté par un con-
sentement unanime à la tôle de l'armée. Ni C . . . ni moi ne nous
étions aperçus de ce consentement unanime, et nous n'en eû-
mes par la suite aucune connaissance. C . . . se fâcha, oiin'en
tint aucun c o m p t e , il disparut, et je restai. Je commençai à
devenir royaliste... Au reste, je n'ai jamais su au juste en vertu
de quelle délibération, M. de Précy s'était trouvé à la tête de
l'armée lyonnaise. Il vint s'installer à l'Hôtel-de-Ville ; il or-
ganisa son état-major, et il se donna une douzaine d'aides
de camp... Je n'étais pas le seul officier municipal dont le
 girondisme s'éteignît par degrés ; bientôt nous nous engouâ-
 mes de M. de Précy; nous oubliâmes qu'il était tombé au
 milieu de nous comme des nues...