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225 tait en quelques Maltais et cinquante Turcs, commandés par un of- ficier français, M. Berthier de Sauvigné; et le dimanche, elle était accrue par les équipages nombreux des bateaux corailleurs qui cou- vrent la mer dans ces parages. Dans toutes ses excursions, Maléchard examinait le pays sous le rapport militaire ; des points les plus culminants, il en étudiait la configuration ; il prenait des renseignements sur les ressources qu'il pouvait offrir, et trouvait encore le temps de l'étudier en naturaliste et en antiquaire ; tenant le crayon à la main et prenant des notes qui, plus tard, l'eussent mis à même de rendre ses observations profitables à tous. Afin do recevoir et de mettre en ordre le matériel d'artillerie arri • vant de France , il resta encore doux mois à Bone , où l'armée eut beaucoup à souffrir des fièvres pernicieuses et des dyssenteries qui, sur divers points de l'Afrique, nous sont bien plus funestes que le plomb et le yatagan des Arabes. Le 9 août, tout ce qu'il y avait de réuni de l'armée expéditionnaire fut dirigé sur le plateau M'jez-Ammar, où l'on arriva le 11. Malé- chard commandait la première colonne d'artillerie qui emmenait avec elle la majeure partie du matériel destiné au siège. Une chaleur de 40 degrés, que l'armée eut à supporter pendant la route fatigua cruellement les hommes et fit périr plusieurs chevaux. Ce plateau dominant la Seybouse, et malheureusement dominé lui-même par les montagnes voisines, avait été choisi pour l'éta- blissement d'un camp d'une grande étendue, qui devait devenir le point central dos opérations militaires. Quoique Guelma , qui était mieux dans la direction de Constantine , offrit, comme position, quelques avantages , M'jez-Ammar lui fut préféré , parce que de ce côté , les chemins étaient plus praticables et que l'on espérait y trouver plus facilement de l'eau et du bois. Maléchard y étant rendu long-temps avant les généraux qui de- vaient avoir le commandement supérieur de l'artillerie , c'est lui qui l'exerçait lorsqu'arriva M. le maréchal-de-camp comte de Caraman, lequel, après avoir vu et apprécié l'habileté expérimentée de ce chef d'escadron Jugea couvenable de le laisser investi des fonctions qu'il 15