Revue du Lyonnais » série 1 - n°8 ( 1838 ) » pp.168

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r i e n s , les martyrs du règne de Marc-Aurèle endurèrent leurs
supplice au confluent du Rhône et de la Saône, aux pieds de
l'autel d'Auguste et de Rome sur la galerie duquel siégeaient
les magistrats, et dans le lieu où se donnaient souvent des
spectacles au peuple. Aussi les cendres des martyrs n'eurent
pas besoin d'être portées bien loin pour être jetées au Ehône
par préférence à la Saône qui coule au bas de Fourvières.
De celte circonstance du lieu du supplice, il est résulté que ces
martyrs furent nommés Athanatenses, du mot Aihènèe. A côté
de l'autel d'Auguste s'élevait en effet un collège dit Athénée,
destiné à l'enseignement des litléralures grecque et latine, et
dans lequel Minerve était adorée... Lors de la fêle des Mer-
veilles, célèbre au moyen âge, les fidèles allaient honorer les
martyrs dans l'église d'Ainay, et baiser la pierre surlaquelle St-
Pothin mourant avait reposé sa tête. La crypte de Sainte-Blandi-
ne subsiste encore dans ce lieu, et pour accorder enlr'elles les
traditions, il est bien possible et même fort probable que
l'évêque de Lyon ait élé pendant quelque temps renfermé
dans les caveaux de l'Antiquaille, à l'endroit où se trouvaient
les cachots du palais des Empereurs.
   Ma seconde remarque est bien plus générale et s'adresse
bien moins à l'inexactitude des faits qu'à la couleur qui leur
est donnée. Les intentions politiques sont décidément
incompatibles avec le ministère des a u t e l s : la mission du
prêlre est de bénir les drapeaux que lui présente le peuple,
sans chercher h leur en imposer. Par malheur la Société de
Jésus a trop souvent confondu les affaires de ce inonde avec
les intérêts du ciel. Prêchez la concorde, faites régner la
morale chrétienne, elle est possible sous toutes les formes
de gouvernement, mais elle s'établira bien mieux encore
lorsque les nations posséderont le bonheur que le caprice des
maîtres leur dispute depuis si long temps. Il s'est trouvé dans
l'histoire de Fourvière plusieurs circonstances où l'abbé Cahour
a épousé contre nous la cause des trônes et des puissances.
Examinons : L'auteur parlant des guerres dé la commune