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167 « Dépositaire des faveurs passagères et des immortelles es- « pérances, elle s'est placée au milieu de la route, entre le « berceau où commence le voyage de la vie, et la tombe où « s'ouvre l'éternité. Quand des enfants en deuilvont à Loyasse « prier à la sépulture de famille, ils recommandent, en pas- « sant, leurs aïeux à la Vierge prolectrice, et le flambeau « qu'ils laissent brûlant à son autel, y prolonge leurs suppli- « cations et leurs vœux. » Je pourrais ajouter à cette citation des pages pleines d'intérêt et vigoureusement écrites, le récit attachant de la maladie et de la guérison de Louis XIII, par exemple, ou la sombre peinture des pestes de Lyon, ou bien encore les piquants détails sur l'occupa lion de Fourvière par les ré- publicains, en avril 1834 ; ces hommes qu'on a dépeints comme ennemis de la foi et des lois, anthropophages et Croquemitaines du XIXe siècle, se montreraient à nous sous leur vrai jour, respectant une chapelle, vénérant la Vierge, ses ornements et ses ministres, se prosternant devant le cer- cueil d'un prêtre mort avant l'insurrection, et protégeant de leur poitrine le cadavre qu'ils portaient à la tombe. Nous entendrions ces insugés dire à l'ecclésiastique qui les assiste : « il faut aller à Loyasse, M. l'abbé. Nous formerons la « haie autour de vous et du défunt ; s'il vient une balle, elle « sera pour nous. » Alors nous comprendrions la vérité de cette histoire d'hier, sitôt dénaturée. Mais si je loue, sans restriction, l'œuvre de M. Cahour sous le rapport de la forme, je dois dire que mes opinions personnelles me forcent souvent à envisager d'un autre point de vue les détails de fond. Qu'il me soit donc permis de joindre quelques remarques. La première est relative à à une question contestée dans l'histoire. M. Cahour, pour ajouter sans doute une nouvelle gloire à Fourvière si riche déjà en souvenirs, assure que le martyr des compagnons de Saint-Pothin a eu lieu sur la montagne. Telle n'est pas l'opinion généralement admise. D'après nos anciens histo-