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 « Dépositaire des faveurs passagères et des immortelles es-
 « pérances, elle s'est placée au milieu de la route, entre le
 « berceau où commence le voyage de la vie, et la tombe où
 « s'ouvre l'éternité. Quand des enfants en deuilvont à Loyasse
 « prier à la sépulture de famille, ils recommandent, en pas-
 « sant, leurs aïeux à la Vierge prolectrice, et le flambeau
 « qu'ils laissent brûlant à son autel, y prolonge leurs suppli-
 « cations et leurs vœux. »
   Je pourrais ajouter à cette citation des pages pleines
d'intérêt et vigoureusement écrites, le récit attachant de la
maladie et de la guérison de Louis XIII, par exemple, ou la
sombre peinture des pestes de Lyon, ou bien encore les
piquants détails sur l'occupa lion de Fourvière par les ré-
publicains, en avril 1834 ; ces hommes qu'on a dépeints
comme ennemis de la foi et des lois, anthropophages et
Croquemitaines du XIXe siècle, se montreraient à nous sous
leur vrai jour, respectant une chapelle, vénérant la Vierge,
ses ornements et ses ministres, se prosternant devant le cer-
cueil d'un prêtre mort avant l'insurrection, et protégeant de
leur poitrine le cadavre qu'ils portaient à la tombe. Nous
entendrions ces insugés dire à l'ecclésiastique qui les assiste :
« il faut aller à Loyasse, M. l'abbé. Nous formerons la
« haie autour de vous et du défunt ; s'il vient une balle, elle
« sera pour nous. » Alors nous comprendrions la vérité de
cette histoire d'hier, sitôt dénaturée.
   Mais si je loue, sans restriction, l'Å“uvre de M. Cahour
sous le rapport de la forme, je dois dire que mes opinions
personnelles me forcent souvent à envisager d'un autre point
de vue les détails de fond. Qu'il me soit donc permis de
joindre quelques remarques. La première est relative à
à une question contestée dans l'histoire. M. Cahour, pour
ajouter sans doute une nouvelle gloire à Fourvière si riche
déjà en souvenirs, assure que le martyr des compagnons
de Saint-Pothin a eu lieu sur la montagne. Telle n'est pas
l'opinion généralement admise. D'après nos anciens histo-