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tions du champ de bataille; les glorieux anniversaires
étaient célébrés, et les échos des solitudes américaines
retentissaient de nos chants patriotiques. On cultivait les
jardins des dames; on portait dans leurs demeures les
fleurs les plus nouvelles. En présence de tous, on se li-
vrait à des exercices gymnastiques; il arriva même qu'on
donna de véritables fêtes, auxquelles venaient assister des
Indiens, des Métis, des colons de toutes nations qui étaient
répandus çà et là dans les environs. En ce jour, il était
permis d'aller à la découverte, de pêcher, de chasser.
Dans ces immenses forêts où les bisons, les cerfs, les
chevaux sauvages vaguaient réunis par milliers, le chas-
seur avait, en oiseaux, en quadrupèdes de tous genres,
la faculté d'un choix fort étendu. S'il aimait le danger ou
les belles fourrures, il s'attaquait au tapir, au loup, au
lynx, à l'ours. Désirait-il posséder de ces plumages que
les Mexicains employaient à se parer ou à faire de si jolis
ouvrages, notamment ces gentils hamacs semblables à
celui qu'on voit exposé au Louvre, alors il abattait l'aigle,
dont les plumes ornaient aussi le calumet de paix des tri-
buts indiennes; le cygne, dans la dépouille duquel elles
prenaient le diadème de leurs chefs ; puis les oiseaux à la
robe diaprée et éclatante ; le perroquet au plumage varié
à l'infini ; le colibri, ce diamant animé; le pape à la huppe
soyeuse et chatoyante; le flamand, le damier et cent
autres. Mais quand les chasseurs voulaient rapporter du
gibier propre à être offert aux repas de leurs compagnons,
ils poursuivaient le daim ou le chevreuil, guettaient le fai-
 san, la1 perdrix, l'outarde, ou bien encore le coq d'Inde,
dont cette contrée est la véritable patrie.
   L'avenir ne semblait donc plus offrir aux réfugiés que
la certitude de la réussite : la terre leur rendait avec une