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me marquerez. Je les regarderai comme donnés à Dieu et à
l'hôpital (1). »
    <
    c          A l'égard de la loterie de noire hôpital, répondait
Brossetle , j'y prendrai les billets que vous voudrez bien y ha-
sarder, et je vous les enverrai. Soyez bien persuadé que notre
ville aura beaucoup de plaisir à entendre prononcer votre
nom, surtout s'il est suivi de quelque lot considérable. II faut
que vous ayez de l'argent de celte ville autrement que par
votre rente            (2). »
    Boileau toutefois vit s'accomplir ses prévisions, et ni lui,
ni Brossetle ne furent du nombre des heureux (3). Les derniers
 mots de la letlre que nous avons citée se rattachent à un fait
que nous ne devons pas oublier. De douze mille écus de pa-
 trimoine qu'avait eu Despréaux ^ il en plaça environ le tiers à
fonds perdus sur PHôtet-de-Vitte de Lyon, ce qui lui fit une
 rente viagère de 1,500 livres. Ces sortes de rentes furent re-
 tranchées d'un quart par un arrêt du conseil, parce qu'elles
 avaient été créées sur un pied trop haut (4), eu égard au ca-
 pital ; ainsi les rentiers ne touchèrent plus/jueles trois quarts
 de leurs renies. «M. le maréchal deTilleroy, à ma prière, or-
donna, par distinction pour M. Despréaux, que la ville de Lyon
 lui paierait la rente en entier. M. Despréaux m'écrivit pour
 m'en remercier, disant qu'il voulait marquer à la posléritéles
 obligations qu'il m'avait, et que sa reconnaissance lui tiendrait
 lieu d'Apollon (5). »
    Rousseau répondit en ces termes àBrossette,le k mars 1730:
 « . . . . . J'ai été étonné, je le confesse, en lisant les vers que
 vous avez fait pour notre illustre ami, M. Despréaux; ils sont
 trop dignes de vous et de lui pour ne pas être donnés au public

  (1) Ibid. , p. 363.
  (2) Cizeron-Rival , t. i , p . 193.
  (3) lbid., p. 329. Il avait mis trois pistoles, ce qui faisait 50 Iiv.
  (4) Sur le pied de 13 1|2 pour 100.
  (5) Lettres de Brosseltc à J.-B. Rousseau, 18 novembre 1729. Celle de
Boileau est du 21 mai 1709. Voyez Cizero»-Rival, 1, n , p. 275,