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                •Q-




LE FOU DE VERTRIEUX.
      Il est de ces choses qui ne peuvent s'analyse* et qui se
    comprennent pourtant.
                      ( oâiœraiE D'EUE JEEME FEMME ).

          Les deux anecdotes que je raconte se lient
       ainsi par d'imperceptibles fils, Madame. Quel-
       ques censeurs prétendront dénier mathématique-
      ment les rapports de la première à la seconde.
      Ceux-là ne sont ni peintres, ni musiciens , ni
      poètes, ni artistes. Le géomètre ne saurait démolie!
      trer la sympathie ou résoudre la nature problé-
      matique de mon Fou. Amie intelligente, vous me
      pardonnerez la faiblesse du style , les obscurités
      de mon sujet, empreintes souvent dans mes
     phrases nuageuses, le négligé coupable de l'art
      qui aurait pu coudre gracieusement ensemble les
     deux minces écheveaux, déroulés sans ordre par
     ma main trop émue pour ce travail gymnastique.
     Vous ne yerrez rien de tout cela , moins par in-
      dulgence pour moi, que par la vive compréhen-
     sion dont la lumière intérieure éclaire votre re-
     gard.
        Vous demeurerez long-temps rêveuse après
     cette lecture , et si je vous interroge sur votre
     silence, vous me répon drez : il est de ces impres-
     sions qui ne peuvent pas se traduire et qui se
     sentent pourtant. Eu effet, Madame, la langue
    humaine, composée de sons et de mots réguliers ,
    est aussi impuissante à décrire les innombrables
    dédales de la pensée fugitive , que les sons à pein-
    dre l'àme. Comment retracer à la fois deux réa-
    lités unes et contractantes, le double mouvement
    inverse , l'un refluant vers le passé , l'autre