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268 Le s o i r , les échos des plateaux roulent à travers les rives de deux fleuves, répétant les accents de l'héroïsme et ceux de la joie. Ce spectacle est si beau que la partie la plus inquiète d e l à population est quelquefois forcée d'en partager l'ivresse. Partout on fabrique des a r m e s . Le fondeur Smith a pu , en quinze j o u r s , ajouter quarante canons à la faible artillerie de la ville. Malheureusement, on ne peut fondre que des pièces de 4 , de 8 et de 12. Précy est partout. Des officiers dis- tingués ,MM. de Grammontjde Granval, de Virieu , de N e r v o , sont accourus des campagnes et des villes voisines, pour cher- cher auprès des Lyonnais une mort qui ne sera ni sans ven- geance , ni sans gloire. Les Lyonnais créèrent une monnaie obsidionale ; c'était un papier qui avait pour hypothèque des bons signés par les plus riches particuliers et les grandes maisons de commerce. band°n *"P r e ^ s à soutenir le siège le plus terrible , ils mirent beaucoup des P„is_ c ] e scrupule patriotique dans leurs relations avec les puissan- sances al- îiéos. ces q U ; devaient les secourir. Leurs députés ne parurent dans aucune cour. Celle de Turin était la plus appelée à les proté- ger , et p o u v a i t , par un coup h a r d i , jouer le premier rôle dans la coalition des grandes puissances. Des points qu'occu- paientles troupes picniontaises dans la Savoie, elles pouvaient, avec un peu d'argent et de célérité , rompre les lignes d'une armée fort affaiblie , se porter sur L y o n , placer entre deux feux les assiégeants qui n'avaient encore que peu de troupes régulières. Mais l'esprit d'égoïsme et de timidité dominait parmi les puissances du second ordre et même du premier. La cour de Turin bornait ses vœux à reprendre la Savoie, dont une partie était encore occupée par les Français. On pré- tend, et le fait paraît certain, que pour secourir les Lyonnais , elle exigea d'eux un subside qu'ils étaient hors d'état de payer. Ainsi tous les cabinets oubliaient à la fois, en cette fatale année 1793 , que , dans la position terrible où les mettait la révo- lution française, les conseils de la prudence ne pouvaient plus être que ceux de la générosité. La Suisse, par un déplo->