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267 défense, ni fermeté à la vue de l'échafaud. Son supplice fut cruel, non par la volonté des Lyonnais , mais par la mala- dresse de l'exécuteur. Son complice périt avec lui. Les Lyonnais bornèrent là leur vengeance , ou plutôt celle de l'humanité. Ce fut le 19 juillet que M. Perrin de Précy, maréchal-des- p^mct Lyon en é- camps de l'armée du roi, et l'un des chefs de bataillon de sa ta» *e dé- fense garde constitutionnelle, vint de Sémur prendre le comman- dement des forces de Lyon. Cette ville, contre laquelle la convention rassemblait en silence une armée qui devait être portée jusqu'à 70,000 hommes , n'avait pour tout rempart que des ciloyens courageux. Ses vieux murs étaient tombés en rui- nes dans plusieurs parties. D'ailleurs ses vastes et populeux faubourgs cernaient de toute part la cité. Des ponts qu'il fallait respecter, car l'existence de la ville en dépend , ne lui permettaient pas de regarder le Rhône et la Saône comme des barrières. En outre, elle est dominée par des plateaux, sur une partie desquels s'élevait l'ancienne ville des Romains. Que l'ennemi parvînt à s'y porter, Lyon, en quelques heures, pouvait être la proie des flammes. On n'a plus qu'un petit nombre de jours pour établir des redoutes, créer une ébau- che de fortifications , couronner les plateaux, faire des têtes de ponls. Précy, avec un coup d'oeil qui tient du génie , met à profil tous les lieux, toutes les minutes , tous les bras. L'ingé- nieux Chenelette le seconde avec autant d'ardeur que de ta- lent. La ville la plus industrieuse de l'Europe n'a plus d'in- dustrie que pour ses fortifications ; c'est en chantant qu'on se rend sur les remparts. Tout est travail, tout est fêle; des vieillards et des enfants s'attelent à des charettes. Les fem- mes viennent réclamer leur part de ces fatigues ; le don de la beauté qui leur est si commun dans cette ville ajoute à l'ins- piration de leurs courageuses paroles et de leurs exemples. jours après Ghalier , et tous deux montrèrent une grande fermeté en allant à la mort.