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224 « Lyon a transmis à votre Excellence plusieurs projets sur « lesquels vous devez prononcer, et j'ignore si l'on y a joint « le mien. Si l'on me frustre du fruit de mon travail, c'est « un affront public que l'on me fait, affront bien gratuit, ca- « pable de porter atteinte à ma réputation , et c'est le prin- « cipal motif qui m'engage à recourir à votre justice. « Si l'on désire quelques changements à mon plan, on « doit me les faire connaître, et je m'y conformerai; je prie « votre Excellence de maintenir ce qu'elle a bien voulu hono- « rer de son approbation, et dans le cas où mon plan ne « serait pas suivi, ordonner que je sois appelé au concours. « Le ministre de l'intérieur, était M. le comte Chaptal, homme grave , très au fait des prétentions rivales qui se heur- tent en province comme à Paris : aussi n'eut-il pas beaucoup de peine à écarter les nouveaux projets qui lui avaient été envoyés par la Mairie de Lyon ; mais il s'entendit avec elle sur quelques modifications à apporter au plan deThibière, et ces modifications furent définitivement arrêtées par une décision du 20 juin 1806. Le 10 juillet suivant, M. le maire de Lyon écrivit à Thibière la lettre que nous rapportons ici. « Les modifications, Monsieur, qui doivent être apportées « à l'exécution du plan de réédification des façades de la « place Bellecour, dont vous êtes l'auteur, ont été définile- « vement arrêtées par son Excellence le ministre de l'inté- « rieur , elles consistent : « 1° A substituer, pour la décoration de l'avant corps du « milieu, des pilastres aux colonnes. « 2° A ne faire que les portes d'entrée en arcades, età don- « ner la forme carrée aux fenêtres du soubassement. « Ainsi, Monsieur, il ne doit plus être question aujour- « d'hui que de déterminer la valeur que vous croyez devoir « mettre au travail auquel vous vous êtes livré. » Surpris, comme on peut le penser, du contenu de la lettre de M. le Maire, Thibière s'empressa de réclamer auprès du ministre de l'intérieur.