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 «  Lyon a transmis à votre Excellence plusieurs projets sur
 «  lesquels vous devez prononcer, et j'ignore si l'on y a joint
 «  le mien. Si l'on me frustre du fruit de mon travail, c'est
 «  un affront public que l'on me fait, affront bien gratuit, ca-
 «  pable de porter atteinte à ma réputation , et c'est le prin-
 «  cipal motif qui m'engage à recourir à votre justice.
    « Si l'on désire quelques changements à mon plan, on
 « doit me les faire connaître, et je m'y conformerai; je prie
 « votre Excellence de maintenir ce qu'elle a bien voulu hono-
 « rer de son approbation, et dans le cas où mon plan ne
 « serait pas suivi, ordonner que je sois appelé au concours. «
    Le ministre de l'intérieur, était M. le comte Chaptal,
 homme grave , très au fait des prétentions rivales qui se heur-
 tent en province comme à Paris : aussi n'eut-il pas beaucoup
 de peine à écarter les nouveaux projets qui lui avaient été
 envoyés par la Mairie de Lyon ; mais il s'entendit avec elle
 sur quelques modifications à apporter au plan deThibière,
 et ces modifications furent définitivement arrêtées par une
 décision du 20 juin 1806. Le 10 juillet suivant, M. le maire
 de Lyon écrivit à Thibière la lettre que nous rapportons ici.
    « Les modifications, Monsieur, qui doivent être apportées
 « à l'exécution du plan de réédification des façades de la
 « place Bellecour, dont vous êtes l'auteur, ont été définile-
 « vement arrêtées par son Excellence le ministre de l'inté-
« rieur , elles consistent :
    « 1° A substituer, pour la décoration de l'avant corps du
« milieu, des pilastres aux colonnes.
   « 2° A ne faire que les portes d'entrée en arcades, età don-
« ner la forme carrée aux fenêtres du soubassement.
   « Ainsi, Monsieur, il ne doit plus être question aujour-
« d'hui que de déterminer la valeur que vous croyez devoir
« mettre au travail auquel vous vous êtes livré. »
   Surpris, comme on peut le penser, du contenu de la lettre
de M. le Maire, Thibière s'empressa de réclamer auprès du
ministre de l'intérieur.