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225 « M. le. maire de Lyon, lui écrivait-il, m'a communiqué « la décision prise par votre Excellence, le 20 juin d e r n i e r , « portant que mon plan, pour la réédification des façades de « la place Bcllecour_, aura son exécution moyennant quelques « modifications qu'il m'a détaillées, et dont j'ai pris note « pour m'y conformer-, mais il a jugé à propos de m'annonce^, « en même t e m p s , qu'il n'était plus question aujourd'hui « que de déterminer la valeur du travail auquel je me suis livré. « J'ai fait observer à M. le Maire q u e , puisque mon plan « avait obtenu tout à la fois le suffrage des propriétaires « et celui du conseil des bâtiments civils, je devais être « chargé d'en donner tous les détails et d'en suivre l'exécu- • t i o n , ainsi que cela se pratique à l'égard des architectes < •< du gouvernement. 0 faut avoir de puissants motifs envers « l'auteur d'un projet pour le priver de la conduite de l'ou- « vrage. C'est ce que M. le Maire ne m'a pas encore fait con- « naître; il parait seulement qu'il veut employer des archi- « tectes dont il a fait choix et qu'il affectionne. « Je ne pense p a s , Monseigneur, qu'il entre dans les vues « de votre Excellence de me faire supporter une injustice « que je ne crois pas mériter; j'ai l'honneur de vous faire « observer qu'il n'y a que l'auteur d'un plan qui puisse en « rendre l'exécution conforme; que lui en oter la conduite, « c'est lui.faire une insulte grave, le priver du fruit de son « travail, enfin donner à quelqu'un la récompense d'un prix « qu'unautre a remporté. » La juste réclamation de Thibière fut renvoyée par le Mi- nistre à M. le préfet du département du Rhône; mais M. le Maire de Lyon ayant persisté dans sa résolution, Thibière se vit forcé de renoncer à ses prétentions bien légitimes, et de se borner à traiter avec la Mairie du prix de son plan qui lui fut payé douze mille francs , au lieu de quinze mille qu'il demandait. Cette affaire est consommée depuis si long-temps qu'il convient peu de s'y arrêter aujourd'hui : notre intention n'est donc pas de vouloir ici répandre le blâme sur personne; 15