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411 Le moment le mieux choisi pour la visite de la fonderie est celui où l'on va couler la fonte. Le haut-fourneau rougit en dévorant des masses d'air et de combustible; une machine, soufflante , mue avec une étourdissante rapidité, précipite la combustion et amène la fusion du métal. Le métal fondu, on lui livre passage. Le flot métallique , rouge-blanc, s'élance et tombe dans un vaste récipient en fonte; le vase plein, un cabestan le soulève et le transporte auprès des moules à rem- plir. Ces moules, composés de terre glaise , plastique, sont fermes , secs et sans la moindre fissure. Seulement on a mé- nagé quelques issues à l'air, chassé par la fonte , pour pré- venir les soufflures. Ce sont ces petites ouvertures que vous remarquez, ça et là ., à la surface ; au moment où l'on coule la fonte, une lueur bleuâtre et vive s'en dégage et illumine d'une clarté blafarde et livide les sombres visages des ouvriers. La machine soufflante est mise en mouvement par une ma- chine à vapeur q u i , trop puissante pour ce seul travail, com- munique son excès, de force à l'atelier de polissage et à un hâche-bois pour la teinture. Elle rejette en outre assez d'eau chaude pour alimenter un lavoir public, inappréciable en hiver, et où l'on vient de toutes les rues adjacentes. Quand je visitai l'atelier de construction , je trouvai sur le chantier une jolie petite machine , de la force de deux che- vaux. Elle était destinée à l'hospice de l'Antiquaille où elle fonctionne aujourd'hui et monte à une hauteur considérable toute l'eau nécessaire aux besoins de l'établissement. Elle me parut soignée et correcte dans ses détails ; je n'ai pas pu ju- ger de son ensemble et de sa marche. Nous aurions du regret de terminer si promptement une visite aussi riche d'intérêt et d'agréables émotions -, si nous ne quittions cette usine pour en voir une autre encore plus attrayante. Je veux parler de la fabrique à gaz , assise sur la chaussée de la Saône. On aperçoit à l'avance ces bâtiments neufs, flanqués d'un seul côté de deux énormes gazomètres. En voyant ces cons-