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410 applali, pose ce disque sous le coin , le frappe sur toutes ses faces, le dévirole et le rejette à l'état de pièce achevée. Au premier étage sont les fourneaux et les creusets où s'o- père la fusion de l'alliage monétaire. A vos yeux bouillonne la matière incandescente, couronnée de flammes vertes dues à la présence du cuivre. Bientôt cette lave précieuse roule en ruisseaux ardents que l'œil fixe avec peine , s'arrête et se so- lidifie. "Voilà le lingot coulé. Dans une pièce voisine est l'atelier de l'essayeur, garni de ses fourneaux à réverbère, mouffles et coupelles. La voie sèche est toujours préférée pour l'essai des matières ; la voie humide, que M. Gay-Lussac a établi sur des expériences si simples et si précises, sur des formules si exactes, est pour- tant adoptée dans presque toutes les monnaies de France. Il est probable qu'à l'heure où nous parlons , ce perfection- nement est entré dans le cabinet de l'essayeur, en même temps que le savant (1) qui vient d'être récemment nommé à cette place. Nous quittons la rue de la Charité pour nous avancer vers Perrache. On voyage au milieu du bruit tumultueux des mar. teaux, des soufflets , des machines à vapeur, des ateliers de construction qui sont rassemblés dans ce quartier. Une fumée noire, épaisse annonce l'activité des fourneaux et le mouve- ment de cette industrie. Dans le nombre , nous avons remar- qué l'établissement de MM. Canisius et Ramay. Il se compose d'une fonderie, d'un atelier de polissage, auxquels est joint celui où se construisent les machines à vapeur. La fonderie ne comprend que les pièces de fonte ; la plupart des roues des wagons qui circulent sur le chemin de fer de Lyon à St- Etienne sortent de ces fourneaux. Ils réussissent avec un égal succès clans la confection d'une foule d'ouvrages où l'exi- guïté de formes, la délicatesse des détails commandent une exécution correcte , une précision rigoureuse. (1) M. Foumel.