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385 En 1789, il partagea les vœux exprimés dans les cahiers des bailliages et des sénéchaussées du royaume ; il pensait qu'il était juste et bon que les impôts fussent également répartis et votés par la nation assemblée périodiquement en états géné- raux ; que tous les Français fussent admissibles aux emplois civils et militaires, et la vénalité des charges abolie ; que les droits et devoirs féodaux fussent déclarés rachetables., et que la noblesse conservât ses titres honorifiques ; que la religion catholique romaine fût conservée dans toute sa pureté, et les autres cultes tolérés; qu'un certain nombre de couvents fût supprimé, et les religieux oureligieuses réunis aux autres mai- sons de leur ordre ; il s'en rapportait du reste à la sagesse du roi et de son gouvernement sur la liberté de la presse, sur celle des particuliers, enfin sur tout ce qui pouvait concer- ner l'administration générale du royaume. A l'ouverture des états généraux, [il vit avec la plus grande peine la tournure que prenaient les affaires; il s'indigna des atteintes portées à la prérogative royale ; il se montra fortement opposé au projet de constitution préparé par l'assemblée nationale; mais quand cette constitution eut été présentée au roi, en 1791, et que sa majesté y eut donné son acceptation, il crut qu'il était d'un vrai Français, d'un sincère ami du monarque et de la royauté, de la défendre avec vigueur contre les attaques journalières du parti qui visait à la république. « Le bonhomme Chabus professait sur toutes ces choses des opinions bien opposées à celles de mjon père. Echauffé par les diaboliques discours du jeune Duvicqnet, secrétaire géné- ral de la commission temporaire, et le plus satanique orateur du club des Augustins, ses idées en démocratie arrivèrent à un puritanisme des plus exagérés -, il devint persécu- teur, il se montra sans pitié envers plusieurs personnes fort inoffensives; aussi, plus tard, la réaction thermidorienne, dont les conventionnels Cadroy, Boisset et le maire Salamon ont emporté en mourant le terrible secret, ne manqua-t-elle pas d'en faire une de ses plus éclatantes victimes. Horresco referens. 25