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349 des gens intéressés au retour des privilèges et de certains abus de l'ancien régime, n'était véritablement rien à Lyon; mais on y comptait, à cette époque, une foule de bons esprits qui, sans prétendre vouloir renverser violemment la républi- que , la regardaient pourtant comme une monstrueuse chi- mère. Ils voyaient cette république se détruire elle-même par ses propres exagérations ; et tout ce qu'ils désiraient, c'était le rétablissement d'un ordre de choses basé sur des principes plus sages, et par conséquent plus forts que ceux de la pré- tendue monarchie constitutionnelle de 1791. « Les représentants du peuple Nioche et Gauthier, de con- cert avec les officiers de l'état-major de l'armée des Alpes , décidèrent de faire passer de suite à Lyon, afin d'y maintenir l'ordre, un bataillon d'infanterie et un escadron de cavale- rie , sous le commandement d'un adjudant général. En consé- quence , et sur la réquisition du général d'Ornac, le premier batailloa de volonlaires du Mont-Blanc, en garnison à Bourg en Bresse, depuis le 9 mai, partit le 28 de cette ville et arriva le lendemain , vers les onze heures du matin , aux premières maisons de Si-Clair, où l'attendait l'officier muni- cipal Noël (1) et un officier supérieur de l'état major de la garde nationale. Environ 60 hommes du 9e régiment de dra- gons , ci-devant Lorraine, arrivèrent en même temps de Vienne à la Guillotière, où ils furent obliges de rester; les habitants du faubourg s'étant refusés de les laisser aller plus loin. « Les représentants du peuple Nioche et Gauthier étaient arrivés de Chambéry à Lyon le 27 mai au soir, accompa- gnés de l'adjudant général Ledoyen et d'un détachement des guides de l'armée des Alpes, commandé par le capitaine Blanc de Chambéry. Les renseignements qu'ils prirent sur (1) L'officier municipal Noël était un acteur de la troupe attachée au Grand-Théâtre. On prétend qu'il fit boire aux volontaires du Mont-Blanc force brocs de vin , dans lequel on avait mis de la poudre.