page suivante »
350 la situation de la ville leur firent voir que la rumeur prove- nait de l'opposition de la Municipalité à la permanence des assemblées de sections convoquées en vertu de la loi du 21 mars 1793. « Dans la journée du 28 mai, les sections déclarèrent una- nimement que la Municipalité avait perdu leur confiance ; ils demandèrent aux représentants du peuple sa révocation, et cette demande, renouvelée le lendemain, h. une heure du malin, ne fut point accueillie. « Dans la nuit du 28 au 29 mai, la Municipalité s'empare de l'arsenal, et fait renforcer le poste par dix escouades tirées de différents bataillons de la garde nationale ; on requiert du commandant de l'artillerie (1), à l'arsenal, six pièces de ca- non et les hommes nécessaires pour les servir. Dès le point du jour , ces pièces furent mises en batterie sur la place des Ter- reaux, au bas du perron de l'hôtel-de-Tille. À neuf heures du matin, environ 40 hommes du 9e régiment de dragons vinrent de la caserne de Serin sur la place des Terreaux^ et se mirent en bataille devant l'hôtel de Milan : l'autre côté de la place, devant le bâtiment de l'Abbaye de St-Pierre, fut occupé par le bataillon de la section de rue Belle-Cordière. Pendant toute la matinée , l'Hôtel-de-Ville se remplit d'une foule de partisans de la Municipalité, auxquels on distribua des armes et des cartouches. « Ces apprêts menaçants enflamment les sections. Elles courent aux armes. Le bataillon de la section du Port-du- Temple marche droit à l'arsenal, et ses grenadiers, hommes du port pour la plupart, pleins d'énergie, presque tous an- ciens militaires, s'en font sur le champ ouvrir les portes. Les bataillons des autres sections arrivent en foule sur la place Bellecour ; le comité des sections, le conseil général du dé- partement et les deux districts se réunissent à l'arsenal; on (1) Le colonel Gassendi, qu'on a vu depuis général de division et séna- teur sous l'empire , ensuite pair de France sous la restauration.