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119 que votre confrère, M. l'archevêque Montazet, avait fait éri- ger à Thomas dans l'église d'Oullins. Celte cérémonie intéres- sante fut une fête pour l'école. Heureux de payer son tribut d'admiration et de sensibilité au philosophé célèbre qui avait siégé près de lui à l'Académie de Lyon, le professeur conduisit à cette fête tous ses élèves et son iils. Par une leçon dramati- que, il imprima dans leurs jeunes cœurs la vénération pour les talents et les vertus , et le désir d'en acquérir. « 0 mon « fils ! disait-il dans le discours qu'il prononça, apprends en « ce jour, apprends de tes concitoyens et de ton père quel « respect nous devons tous au vrai sage. Cours avec tes amis « appendre ces fleurs printanières au marbre honorable que « nous réhabilitons dans sa gloire modeste ; et souviens-toi « que le jeune Thomas abhorra la paresse et l'ignorance, et « adora les arts et les belles actions. Que ton ame, comme la « sienne , se voue aux idées nobles, pures et utiles, et je « béuirai le ciel de m'avoir rendu père. » Ces conseils salutaires furent perdus ; l'enfant, plein d'es- pérances (1), objet de tant de soins, mourut bientôt ; et les Tous les genres d'esprit; Grand orateur, grand poète; Bon, modeste, simple et doux , Sévère à te seul, Il ne connut de passions Que celles du bien, de l'étude Et de Vamilié. Homme rare par ses talents^ Excellent par ses vertus , Il couronna sa vie laborieuse et pure Par une mort Édifiante et chrétienne. C'est ici Qu'il attend la véritable immortalité.r (1) Sa physionomie ingénue respire dans l'atelier de M™3 de Sermézy. ATa mort de l'enfant, M. Ballanche donna au père , dans le Journal de Lyon > des consolations qui partaient du cœur.