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 plus hautes fonctions de l'enseignement ne purent en dé-
raciner le regret dans le cœur paternel.
   Il parut naturel et juste de voir M. Bérenger, nommé pro-
viseur au Lycée de Lyon. Personne ne s'était livré à l'éducation
publique plus long-temps et avec plus de distinction. Mais
trouvant dans les hommes et dans les choses des obstacles à ses
bonnes vues et des contrariétés qu'il ne put vaincre, il fut
appelé par la suite aux fonctions d'inspecteur qu'il remplit
d'abord avec activité, et qui après devinrent honoraires.
   Ce fut alors qu'il goûta un des plus grands bonheurs réser-
vés aux pères de famille. Il maria convenablement sa fille
unique, sa fille chérie, que la nature avait fait belle, et que
la sollicitude de ses parents avait rendue parfaite. En lui dé-
diant un de ses livres, il lui avait adressé ce vœu : « Puissent
« les principes de Fénélon, dont tu lis journellement les
« ouvrages, puissent les excellents avis de Mme de Lambert,
« amie intime de Fénélon, germer dans ton cœur , prémunir
« ton esprit contre les erreurs du siècle, former en toi la
« femme sensée, aimable et chrétienne, et reproduire un
« jour les douces vertus dont la plus parfaite image est si
« près de toi ! »
   Tous ses désirs avaient été accomplis. Aussi, en donnant
cette fille charmante à M. Chevrier de Corcelle , un des ma-
gistrats dont s'honore Lyon, il s'écriait avec un juste or-
gueil :
             Je te la donne bien jolie ;
             Son cœur ne dément point ses traits.
  Voilà notre confrère dans la plus douce situation de la
vie : heureux époux, tendre père, jouissant de Yaurea me-
diocritas vantée par Horace , entouré de l'estime générale, et
plaçant sur ses beaux cheveux blancs cette couronne civique
que lui avaient fait décerner ses longs services, ses qualités
et ses talents (1).

 (1) L'auteur de la Morale en action, quoique livré surtout à l'enseigne-