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476 Les maladies les plus communes chez les Arabes sont celles des yeux, ophtalmie, goutte sereine, hypopion et cataracte : elles sont dues d'abord à l'action des rayons solaires qui, pendant une grande partie de l'année, sont réfléchis du sol desséché sur les yeux du voyageur;à une poussière très fine que porte souvent à son visage un vent de sud-est nommé le siroco ; à l'habitude de mar- cher les jambes nues ; et peut-être enfin à la vue habituelle de la ville d'Alger, dont les murailles sont, comme je l'ai dit, d'une blancheur éblouissante. J'ai observé aussi quelques maladies de la peau assez graves, et particulièrement des teignes ; je crois que ces maladies doivent leur existence à l'oubli des règles de l'hygiène, particulièrement à la malpropreté ; leur gravité à l'ab- sence de tout traitement. Quand arrive la saison des chaleurs, les Arabes comme les Français, mais toutefois plus fréquemment que ces derniers, sont sujets aux fièvres et auxdyssenteries. Je parlerai de ces maladies à l'occasion des hôpitaux militaires. Près de l'Hôpital Civil et toujours dans la rue Bab-Azoum, se trouve celui de Kharratine, destiné au service des troupes. Assez grand pour recevoir 400 malades, il n'en renfermait que 140 lorsque je l'ai parcouru. Quoique les bâtiments n'aient point été construits pour leur destination actuelle, ils n'en sont pas moins assez heureusement disposés ; des .infirmeries qui ne prennent que des jours précaires à l'extérieur, suffisants pour établir des courants d'air, mais ne laissant point pénétrer, en trop grande quantité r lesrayons brûlants du soleil d'Afrique, sont, au con- traire , plus largement ouvertes sur des galeries qui reçoivent elles-mêmes leur jour d'une espèce de cloître. Grâce à une telle disposition, ces salles offrent dans toutes les saisons une tempé- rature modérée. Les médecin et chirurgien en chef de cet hôpital sontMM.les docteursFerat et Moulinart. L'Hôpital du Dey est situé à un quart de lieue et à l'ouest d'Al- ger ; il occupe un ancien jardin du Dey, la plus belle des habi" talions des souverains de la régence. Un vaste périmètre à -peu- près carré et entouré de murailles ; plusieurs palais et pavillons d'une grande beauté; des plantations de bananiers, orangers, citronniers, bergamotes, etc., etc.; des allées couvertes de clé- malite et de jasmins odorans ; des réservoirs, des colonnes et