page suivante »
477 des coupes en marbre du meilleur goût ; enfin des eaux jaillis- santes dans les jardins et dans les palais, devaient faire de cette habitation un lieu de délices. Il ne reste plus aujourd'hui que les débris de tant de magnificence. Sept cents soldais malades étaient couchés dans neuf baraques en bois, élevées au milieu des parterres, et qui contiennent chacune cent et quelques lits. Les officiers sont logés dans un des pavillons ; on a réservé aussi pour leur promenade un très- joli jardin. C'est encore dans les anciennes et belles constructions dont est semé le jardin du Dey, que l'on a établi la pharmacie , la cui- sine , la boulangerie, et que l'on a logé les divers employés. A certaines époques, tous les lits sont occupés, et l'emplacement est assez vaste pour que l'on pût, au besoin , y établir de nou- velles baraques. La grandeur de cet hôpital est telle que l'on a pu en supprimer d'autres qui se trouvaient dans des lieux moins convenables et surtout moins salubres. On a englobé dans celui- ci plusieurs bâtiments, désignés sous le nom de la Salpétrière, où existaitent autrefois une fabrique de salpêtre ainsi que de vastes casernes pour les janissaires, et qui sont en continuité de construction avec le jardin du Dey. MM. les docteurs Antonini, Margraye et Flachat sont chargés du service de santé de ce bel établissement, dont M. Marie est pharmacien en chef (1). Les hôpitaux militaires dont je viens de parler sont très-bien tenus; ils pourraient, ainsi que je l'ai dit, recevoir un bien plus grand nombre de malades ; mais le printemps est une des saisons où les affections morbides sont le moins nombreuses en ce pays; pendant l'été, au contraire^ non-seulement ces hôpitaux sont beaucoup plus peuplés, mais leur insuffisance oblige à en ouvrir un de plus dans la ville. Il résulte des renseignements que j'ai pu recueillir, que les maladies qui régnent alors en Afrique, sont des entérites aiguës et des dyssenteries, traitées avec succès par les antiphlogistiques^ (1) M. Marie, homme plein de savoir et.qni a été pour moi d'une extrême obligeance, vient malheureusement de mourir victime du choléra