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   Quarante mille âmes environ forment la population de cette
ville. Quelques établissements importants s'yrencontrent : la Ca-
zauba, ancien palais du Dey, qui se trouve dans la partie la plus
élevée, est occupée par les troupes françaises qui y sont ca-
sernées. Elle se compose de plusieurs bâtiments qui ne forment
point monument par leur ensemble, et qui, pour être appropriés
à leur nouveau service, ont perdu presque tout ce qu'ils avaient
de beau. Les riches ornements de cette habitation ont presque
entièrement disparu; et, pour en soustraire quelques débris à
une destruction plus complète, le corps du génie a réuni et placé
dans un jardin , où leur conservation est provisoirement assurée,
des colonnes en marbre très bien sculptées, des coupes d'une
forme élégante et d'autres objets précieux.
   J'ai trouvé trois hôpitaux à Alger : deux dans la ville et un à la
campagne.
   L'Hôpital Civil est établi dans une ancienne mosquée située
dans la rue Bab-Azoum; il ne renfermait qu'une quarantaine de
malades, et pourrait en contenir soixanle-et-dix. L'aspect d'un
grand nombre d'Arabes qui, à certains jours, mendient aux
portes de la ville, en offrant aux regards des infirmités dégoû-
tantes , m'a donné à penser que cet hôpital n'est pas ouvert au
premier nécessiteux souffrant qui yient y réclamer un asile. Il
est fâcheux que l'administration française recule devant la dé-
pense qu'entraînerait une distribution plus large de secours aux
indigènes pauvres et malades ; c'est un moyen de civilisation
dont nous pourrions retirer d'immenses avantages. Le bâtiment
 où est placé cet hôpital est dans un état de vétusté et de déla-
brement déplorables ; les officiers de santé réclament vainement
les réparations les plus urgentes. M. le docteur Bohen (d'origine
anglaise), médecin, et M. le docteur Rivière, chirurgien, font
 dans cet établissement tout le bien qu'il est possible de faire
avec les faibles moyens que l'administration civile met à leur
disposition.

ce n'est là qu'un abus inséparable de la conquête, heureusement assez rare,
beaucoup plus rare même chez les Français que chez tous les autres peuples :
comme on voit, les Arabes nient la règle au moyen des exceptions.