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     Provisoirement l'on utilise ce vaste établissement, en y dé-
  versant, quand il y a lieu, le trop plein des autres hôpitaux de la
  ville. Je n'y ai trouvé que quelques invalides malades.
    Aucun médecin n'est spécialement attaché à l'hôpital St-Man-
  drier ; quand le service le réclame, on y envoie , seulement pour
  un temps, tm médecin ou un chirurgien de la marine. Il me
 semble que cet hôpital serait très utile s'il se déclarait à Toulon
 une maladie contagieuse ayant le caractère épidémique ; il serait
 avantageux alors d'y envoyer les malades, leur présence dans la
 ville étant de nature à compromettre sans cesse l'existence de
 ceux que l'épidémie n'aurait pas encore frappés.
    Sur la même côte de la rade, l'on trouve le Lazaret, fort peu
 remarquable, point assez grand et suffisant à peine aux besoins
 des quarantainaires. La plupart des bâtiments destinés à leur lo-
 gement^ sont d'anciennes maisons d'habitation qu'on a disposées
 tant bien que mal pour leur nouvelle destination.
    La durée des quarantaines varie suivant la distance et l'état
 sanitaire des pays d'où viennent les passagers et les marchandises;
pour les provenances d'Alger elle est de six jours; ce ne serait
probablement point assez si ces provenances apportaient quel-
que germe de maladie contagieuse, et c'est beaucoup trop si
elles n'en apportent pas. Un bâtiment tenu en quarantaine dans
la rade, reste pendant un nombre de jours déterminé dans la
grande rade, à une certaine distance dé la ville ; plus tard il lui
est permis d'entrer dans la petite ; plus tard enfin, il est reçu à
libre entrée. Ne croirait-on pas, d'après cela, que la science pos-
sède des données bien précises sur la nature , la marche des prin-
cipes contagieux, et l'influence qu'ils peuvent avoir à telle ou,
telle distance ? Que de sacrifices l'ignorance et la peur imposent
à l'état et au commerce (1)...!

   (1) Les quarantaines de Toulon et de Marseille ont, depuis 1829, coûté plu-
sieurs raillions au ministère de la guerre. La première invasion du choléra dans
cette dernière ville a été peu grave dans ce sens qu'elle n'a pas augmenté sensi-
blement le chiffre ordinaire de la mortalité ; mais elle a fait un grand tort au
commerce d'exportation. Les provenances de Marseille , complètement repoussées
de certains ports d'Italie, n'étaient admises dans d'autres qu'avec des restrictions
de quarantaine qui, par leur durée, équivalaient à une véritable exclusion.