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 et l'absorbait tout entier. Il languissait dans un lâche repos. Ses généraux et ses
 soldats en étaient indignés et en frémissaient. Ils ne pouvaient supporter de voir
 leur souverain s'abandonner à la mollesse dans les bras d'une femme. Le prince
 se réveilla; il voulut montrer qu'il savait commander à ses passions bien loin
 d'en être l'esclave, et, à la suite d'un repas somptueux qu'il avait fait préparer,
il trancha de son propre glaive la tête d'Irène, chef-d'œuvre de la nature. Tel
était le sujet de [cette tragédie. Lorsqu'elle fut jouée, l'auteur était encore dans
les premières années de l'adolescence. Plus tard, il s'appliqua si bien à limer
et à polir cette œuvre que'si elle reparaissait aujourd'hui, elle obtiendrait cer-
tainement un haut degré d'estime et de réputation. Basset composa soit en prose,
soit en vers beaucoup d'autres ouvrages excellens dans leurs genres; mais, peu
jaloux des suffrages du public et des louanges qu'ambitionnent tant de gens qui
 n'en méritent point, il n'appréciait pas lui-même à leur juste valeur ces productions
 de son génie. Distrait d'ailleurs, à celte époque, par la multitude des affaires
 dontil était chargé, il prit congé des Muses, sans toutefois renoncer entièrement
 à leurs faveurs. Prêt au contraire à les courtiser encore, si le sort lui ménageait
 des loisirs, il conserve et nourrit dans son amo l'amour qu'il leur a voué dès ses
 plus jeunes ans. Aussi plein de probité que de lumières, il ne regarde comme honnê-
 te et bon que ce qu'approuvent les hommes spirituels, et comme spirituel que ce
 qu'approuvent les honnêtes gens. Le cardinal Alphonse de Richelieu, et Camille
 de Neuville, tous les deux archevêques de Lyon, l'ont choisi successivement pour
 leur secrétaire dans la partie de leur administration qui concerne les fonctions
 du sacerdoce. On peut dire qu'il a relevé et honoré cet emploi par la manière
 dont il s'en est acquitté jusqu'à ce jour, et qu'il s'y est fait distinguer autant par
 les qualités de son cœur que par celles de son esprit. »
   Nous ne pousserons pas plus loin nos investigations; nous les soumettons à
l'examen de M. Jules Taschereau, et nous avons quelques raisons de croire
qu'elles le mettront un jour dans le cas de faire de nouvelles additions à son in-
téressante monographie de la vie et des ouvrages du prince de nos auteurs
 comiques,
                                                                   A. P.

   L'article qu'on vient de lire a été inséré dans le Courrier de Lyon du S octobre
dernier; il n'a point échappé à M. Dagier, et le savant historiographe de notre
grand Hôtel-Dieu a cru devoir à M. P. la satisfaction d'une réponse qui a été
consignée dans le Courrier du 23 novembre. Il résulte des nouvelles investi-
gations auxquelles s'est livré M. Dagier, que le texte des deux pièces dont il a
parlé à l'année 1637 de son Histoire n'existe point dans les archives du grand
Hôtel-Dieu, et qu'il n'en a été fait mention que dans une^délibération des recteurs
du 21 février 1657, où l'on voit que la troupe de comédiens récemment arrivée
à Lyon avait donné sa première représentation au bénéfice des pauvres malades