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portant l'estime et les regrets de toute la ville, et les larmes et
l'amour des malheureux qui s'étaient habitués à le regarder comme
leur père. L'histoire de plusieurs savans du temps offre des scènes
non moins affligeantes : Lyon, qui, en 1520, avait été le tombeau
de Henri I Estienne, la souche de tous les savants et imprimeurs
qu'a produit cette famille renommée, fut, 70 ans plus tard , té-
moin de la fin malheureuse d'un de ses plus illustres descendants :
Henri II Estienne, fils du fameux R.obert Estienne, auteur (1536 )
du Thésaurus linguœ latinœ, et mortà 56 ans,en 1559, à Genève
où les persécutions l'avaient forcé de s'enfuir en 1551; Henri II
Estienne, dis-je, auteur lui-môme (1572) du Trésor de la langue
grecque, ouvrage admirable de science et de critique, se vit aussi
contraint de se retirera Genève, et plus tard à Lyon; là; âgé
de 70 ans, et l'esprit affaibli par tous les malheurs, il n'eut
d'autre ressource que d'aller mourir à l'hôpital en mars 1598;
et comme si une affreuse fatalité eût pesée sur cette maison, An-
toine Estienne, son pelit-fils, devenu infirme et aveugle, fut
réduit, à l'âge de 80 ans, à aller mourir aussi à l'hôtel-Dieu de
Paris, eu 1674. C'était 11 ans avant la mort de Jacob Spon à l'hô'
pitalde Vevay. Ainsi s'éteignit cette famille célèbre à qui l'impri"
 merie et les littératures anciennes sont si redevables.
  La plupart des champions de la dernière guerre avaient dis-
paru, comme Jacob Spon; on avait vu successivement mourir,
à Leipzig Reinezius de Gotha le 17 Janvier 1667, à Rome l'abbé
Gradi de Raguse en 1683 , et l'historien Jean Lucius de Traù le
6 octobre 1784, à Paris le poète Pierre Petit le 12 décembre
1687, et Adrien de Valois le 12 juillet 1692, etc. D'autres cri-

ma mère y trouvera t-elle sesrcs;
et l'époque de leur mort suivit de prés celle de leur départ.
                                                                         P. N.