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Ira à Venise (juin 1675) sir Georges Wheeler, gentilhomme
hollandais d'origine anglaise, qu'il avait connu à Rome, et avec
qui il parcourut la Grèce et l'Asie mineure. Après avoir quitté
Venise, ils ne manquèrent pas de revenir à Traù que leur bâti-
ment avait dépassé. -(Notre galère,ditîe voyageur lyonnais,ne
« vint pas donner fonds à Traou ; mais nous prîmes à Spalalro
« une barque pour y aller ; ce fut principalement pour voir un
<< manuscrit qui faisoit grand bruit dans la république des let-
« très. » C'était en juillet 1675. Le hasard le fit précisément
aller loger dans la maison de Jean Lucius qu'il avait connu à
Rome , et qui venait de publier ( 1666 ) son Histoire de Dalmaiie,
dont l'érudition et la saine critique lui avaient acquis l'estime des
savants.
   L'original de Pétrone avait passé de la bibliothèque de Nico-
las Cippi dans celle du docteur Statilius de Traù, homme de
mérite, alors âgé de 60 ans et valétudinaire, raconte l'anti-
quaire lyonnais qui taxe Ad. de Valois de légèreté pour l'avoir
mal à propos traité de jeune homme. Puis , comme s'il eût craint
de se mêler à cette longue querelle, ce n'est pas sans quelque
précaution oratoire qu'il entre en matière : « Je ne veux pas,
« dit-il, remuer les cendres de cette guerre, quoyque l'effet n'en
« pût pas être aussi funeste que de celle des Grecs et des Troyens.,
« mais je ne laisseray pas d'en rapporter ce que j'en ay remarqué.
« Ce manuscrit est in-folio, épais de deux doigts, contenant
« plusieurs traités écrits sur du papier qui a beaucoup de corps.
« Tibulle, Catulle et Properce sont au commencement, et non pas
u Horace comme l'a dit par erreur l'auteur de la préface imprimée
« à Padoue. Pétrone suit de la même main et de la même manière
« que nous l'avons dans nos éditions. Après, on voit cette pièce
« dont il est question, intitulée : Fragmentum Petronii arbitri ex
« libro decimo quinto et sexto decimo, où est contenu le souper de
« Trimalcion, comme il a depuis été imprimé sur cet original. De
«Salas, espagnol, qui a commenté cet auteur, fait mention
« d'un 15e et 16e livre, mais il ne dit pas où il l'a vu » (Voyage
en Dalmatie, etc. Lyon, 1678, i. I , p. 95.) La question de
l'authenticité et de l'âge du manuscrit restait à résoudre; il l'aborde
ensuite, la discute et la tranche ainsi : « Le livre est partout