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tique de Paris ( i ) , fit aussi paraître une dissertation latine pour
réfuter Adrien de Valois et Wagenseil ( Responsio ad disserta-
tiones de Traguriani Petronii fragmento, Paris, 1666, in-8". ) Il se
cacha sous le pseudooyme de Marinus Statilius, queN. Nodot,
qui traduisait Pétrone en 1693, prit au vrai pour le docteur
Statilius de Traù , qu'il traite même à ce propos d'étranger d'une
grande doctrine (2).
   « Ainsi, observe plaisamment Jacob Spon , comme s'il eût
« été question de reconnoître un prince, l'Europe éloit divisée en
« trois partis : l'Italie et la Dalmatie se portoient pour la légitimité;
« la France et la Hollande la désavouoient ; et l'Allemagne se
« tenoit neutre, car le docte Rèinesius fit un commentaire sur ce
« manuscrit, sans rien prononcer sur son antiquité. » La que-
relle s'embrouillait de plus en plus-, il était réservé à Lyon de la
trancher, et de rétablir la paix dans le monde scientifique.
   En octobre 1674, le médecin Jean-Foy Vaillant, qui voyageait,
par ordre de Colbert, pour le cabinet du roi, passa à Lyon pour
se rendre en Italie, et donna rendez-vous à Marseille à Jacob
Spon qui, arrivé heureusement trop tard, échappa ainsi au mal-
heur qu'eut l'antiquaire de Beauvais d'être pris par des cor-
saires et emmené à Alger. J. Spon visita seul l'Italie, et rencon-

   (1) La pléiade latine de Paris était composée de Rapin, Commh'e, La Rue, San-
teul, Ménage, Duperrïer, et du médecin Pierre Petit dont nous parlons, lequel
était né vers 1617 à Paris, où il mourut le 12 décembre 1687.
                                                                        P. N.
   (2) C'est une erreur qu'ont partagée divers littérateurs qui ne paraissent pas
avoir connu le véritable auteur de la dissertation que j'attribue au médecin Pierre
Petit. M. "Weis, savant bibliographe, professe (Biogr. univ. 1823) l'opinion que
j'émets ici ; et je ferai remarquer qu'il y a en notre faveur une preuve péremptoire
dans la manière dont Jacob Spon s'exprime à ce sujet : le doct. Statilius de Traou,
dans la bibliothèque duquel ce manuscrit se trouve, est un homme de mérite,
qui en aurait pu parler pertinemment si ses maladies ne l'en eussent empêche. » Stati-
lius n'avait donc rien écrit, en juillet 1775, époque du voyage de l'antiquaire
Lyonnais, qui le vit alors en Dalmatie. Or , la dissertation citée avait paru en 1666.
La conclusion est facile à tirer. Une autre remarque importante à ajouter, c'est
 que l'abbé Gradi, bibliothécaire du Vatican , avait aussi emprunté le nom de Ma-
 rino Statilio pour faire paraître son apologie du fragment de Traù.
                                                               P. K.