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Gerhard mérita ces distinctions par la fidélité et l'énergie avec
laquelle il défendit les droits de l'empereur et de ses fils (1).
Après la mort de Lothaire , ses trois fils se réunirent à Orbe
( Urba ) en Suisse, le 22 septembre 856, pour faire le par-
tage de ses étals. Selon les volontés de l'empereur défunt,
Karl le cadet de ses fils eut pour sa part la Provence et le Duché
de Lyon, dénomination sous laquelle on comprenait alors les
comtés situés entre le Rhône et la Durance. Ce nouvel Etat
prit le nom de Royaume de Provence (2).
Le jeune roi Karl, dont la tutelle avait été confiée par son
père mourant, au comte Gerhard, éleva celui-ci à la dignité de
duc, titre qui équivalait à celui de régent ou de vice roi. Il
se plaît aussi dans ses diplômes, à le nommer son mentor et
son père nourricier ( magister, nulritor) (3).
Karl-le-Jeune étant mort avant le 18 mai de l'an 863 (4), le
royaume de Provence fut divisé entre ses deux frères. Louis H
eut la Provence proprement dite , de la Durance à la mer,
et Lothaire-le-Jeune réunit le Duché de Lyon à son royaume
de Lotharingie (5). Il vint à Lyon , et s'y trouvait le 18 mai 863.
Il signala sa bienvenue dans cette métropole par ses libéralités
et de Berlhe sa femme. Dunod ( Hist. de Bourg. I l , 66 ) , assure que Berthe était
fille de Pépin, roi d'Aquitaine ; ce qui explique pourquoi le roi Karl-le-Jeune
nomme le comte Gerhard sou parent («parères noster) » apud Bouquet, VIII, 396.
(1) Ann. Bert. apud Bouquet, 1. c. VU, 72. '
(2) « Karlo Provinciam et ducatum Lugdunensem
distribuunt. » (Ann. Bert. apud Bouquet, I. c. VI!, 72). Le Viennois se trouvait
aussi compris dans le duché de Lyon.
(3) Dipl. Karoli provincial régis, du 10 octobre 867. (Apud Bouquet, VIII,
396). Louis de Ferrière lui donne le titre de duc dans une lettre qu'il lui écrivit
au sujet de l'élection d'Adon , archevêque de Vienne, ann. 860 ( apud Bouquet,
VII, 5 1 6 ) .
(4) La dernière charte connue de Karl-le-Jeune , est datée du 16 mars 863.
(Indict. XI, ann. regni VIII. Bouquet, VIII,401). Celle donnée par Lothaire-le-
Jeune , en faveur du monastère de St-Picrre de Lyon , où son frère fut ense-
veli , est du 18 mai, de la VIIIe année de son règne, soit 863 ; mais l'indict.
X-IIne s'accorde qu'avec l'an 864. ( Voy. Bouquet,!, c. p. 408).
(3) « Ado Viennensis » ( apud Bouquet, VII, 5o.