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                                LA



       MAISON DE SYLVESTRE
                        LE    LUTHIER.




                               &*.«6




   II y a sur la façade des Terreaux qui regarde l'Hôtel-de-Ville
une enseigne à laquelle le public fait probablement peu d'atten-
tion : cette enseigne porte en grandes lettres SYLVESTRE LUTHIER ;
elle est flanquée aux deux bouts de violons figurés en bois rougi
et surmontée d'une espèce de châssis auquel pendent, agités
par le vent, une file de violons ou de basses dont le vernis sèche
au soleil. A l'exception de quelques élus, chacun regarde celte
enseigne aussi dédaigneusement que celle d'un chapelier ou d'un
cordonnier. L'aspect n'a rien qui séduise à l'œil: point d'étalage,
point de leurre qui arrête les passans, rien qu'une, misérable
enseigne; puis une entrée puanle, dans laquelle chacun fait
gratis ce qui à Paris coûte quinze centimes ; un escalier obscur,
et casse-cou, un corridor étroit et plus obscur encore terminé
par une porte contre laquelle on va heurter du nez ! Entrons :
de chaque côté de la fenêtre sont des établis, près desquels
siègent deux jeunes gens en tablier ; derrière eux des outils ;