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299 très-court, tandisque, — pardonnez-moi, M. Beaulieu, — il m'a paru bien long— C'est que vous n'avez pas pris la peine de donner à la chro- nique empruntée de Sigismond Hugonet la vivacité et les déve- loppemens que le roman comporte. La naïveté de votre histoire est triviale. — Le choix des mots et des proverbes antiques que vous avez conservés n'est pas souvent heureux. — J e ne puis refuser des éloges à la patience qui a présidé à votre œuvre. Ce n'est pas dans la Revue du Lyonnais que l'on rencon- trera une critique injuste des écrivains dont le but est d'arracher à la poussière et aux vers nos antiquités provinciales. Nos en- couragemens et nos conseils , au contraire , ne leur failliront ja- mais. Vous vous êtes trompé dans la forme de votre essai , voilà tout. Il est écourté., il n'est pas assez large pour une œuvre d'i- magination. Il est embarrassé de détails hétérogènes, il a trop d'étendue si on le considère comme une simple nouvelle. 11 y rè- gne enfin un décousu, un désordre des matières qui lui laissera le nom assez équivoque de compilation. — Je n'ai pas élevé plus haut mes prétentions, me direz-vous ! — C'est précisément ce dont je me plains. En tout état de cause il était inutile d'embarrasser votre chro^ nique de morceaux connus déjà et empruntés à Lyon vu de Fourvières : vous les auriez sans nul doute omis dans un roman ; car ils en auraient ralenti l'action (1). (1) Nous sommes loin d'accuser M. Beaulieu de, plagiat ; il cite religieusement les sources où il puise , et d'ailleurs le plus grand nombre des passages du même genre , dans son livre , sont inédits. Voici les lignes qu'il consacre au Tombeau des Deux Amans : « L'ancienne ville de Lyon ne s'étendait guère plus loin que l'ancienne église des Maccabées, dont on voit encore quelques vestiges hors de la porte de St- Just. Le grand nombre de tombeaux qui étaient dans le voisinage de celte église; celui du préfet Siagrius qui n'en était éloigné que de la portée d'un trait ; le sé- pulcre du vieux Apollinaris, qui en était fort proche , et qui était lui-même en- vironné d<; tant d'autres, qu'il ne restait plus d'espace pour en placer de nou- veaux : tout cela ne pouvait se trouver dans l'enceinte de la ville. On sait que dans ces premiers siècles , on observait avec soin l'ancienne loi générale de ne point ensevelir les morts dans les.villes, ou que du moins fort peu de personnes