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283 d'abord faire des travaux de nivellement, opération toujours dif- ficile et que l'imperfection des inslrumcns antiques rendait une espèce de divination. Je ne puis comprendre encore comment ils en venaient à bout. Afin de conserver à l'eau ses bonnes qualités, on l'a fait couler sous terre autant que les localités le permet- taient. M. de Casparin a suivi celte ligne souterraine dans les caves des maisons, le long des chemins, partout où des excava- tions modernes avaient mis à découvert la bâtisse antique. Il s'était si bien pénétré du système des ingénieurs romains, qu'il refaisait leur travail souvent sans autre indication que de se donner à lui-même à résoudre le problême qu'ils s'étaient pro- posé. Ce dut être un vif plaisir pour lui que de voir les fouilles qu'il dirigeait confirmer toujours ses prévisions. « Lorsque les vallées forçaient l'aqueduc à sortir de terre, une espèce de pont, d'une construction dont la solidité a bravé les efforts des temps cl des hommes, réunissait les deux collines et transportait l'eau souvent à de grandes dislances. Si la vallée était trop profonde pour qu'on pût y élever des arches , on prati- quait des syphons, dont les tuyaux de plomb d'une immense éten- due faisaient remonter l'eau jusqu'au point où elle pouvait repren- dre son cours horizontal. On voilà Chaponneau(l) l'ouverture de ces syphons, la réserve d'eau, et jusqu'aux trous où les tuyaux de plomb s'engageaient dans la maçonnerie. Souvent encore on trouve des fragmens de ces tuyaux, et l'on pense même que ce pourrait être une opération lucrative que de fouiller la vallée pour en extraire le métal enfoui. « Les portions d'aqueduc encore debout n'ont aucun ornemeut. Leurs proportions immenses leur donnent un caractère de gran- deur, que les détails les plus beaux ne pourraient produire. Partout la construction est uniforme ; c'est une masse de pierres brutes, noyées dans le ciment et rc\êlue d'un parement de petites pierres taillées en lozange et appareillées avec une précision ex- traordinaire. De quatre pieds en quatre pieds, la maçonnerie est interrompue par une couche de dcu\ briques posées à plat, sans (1) On (ail dériver ce nom de caput aquarwn, (M) Il s'écrit pins communément Cliaponos), ce qui rend cette éijmologie un peu moins probable (.V. H.)