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où il va, qui le voit chaque jour et qui croit être mieux, il
s'est toujours trouvé force fripons, d'adroits hypocrites qui se
couvrant d'un manteau divin , ont calculé et établi sur ces deux
bases , l'édifice de leur intérêt particulier , aux frais de la crédu*
lité des sots qui les écoutent, et qui ont profité de ces moyens
pour accroître le domaine de leur audace et de leur pouvoir,
aux dépens de l'imbécillité et de l'enthousiasme extravagant de
leurs adultes.
    Cependant les étincelles de la sagesse naturelle se faisant jour
 à travers les argumens captieux du théisme, les peuples se sont
 lassé du joug sacerdotal : alors Samuel inventa les r o i s , et bien-
 tôt après il répudia Saûl, parce qu'il n'avait pas partagé avec
 lui tout le butin tartare fait sur une peuplade voisine : ce trait
 donne une idée de l'esprit de la gent théocrate. Depuis cette
 époque , la lutte a été terrible entre les prêtres et les rois ,
 se disputant entr'eux le droit d'opprimer les nations. Tantôt ils
s'accordaient comme dans les derniers temps , tantôt les princes
seuls voulaient être maîtres et se déclaraient pontifes , comme
en Angleterre , en Russie, etc., tantôt les prêtres se prétendaient
souverains , tels que les papes , les grands prêtres de Médine, de
la Mecke, de Jérusalem, les Lamas et autres arlequins liberti-
cides , tantôt enfin , les trônes s'appuyaient sur l'autel, et la sanc-
tion des riches mouphtys inspirait l'obéissance aux ordres des
Sultans chez une horde d'esclaves abrutis ; aussi les noms d'ouail-
les et de b r e b i s , équivalant à ceux de sujeis , annoncent assez
notre servitude avant la révotution.
   Depuis cette é p o q u e , en considération des ténèbres fanatiques
des Français , plus encore que de la morale chrétienne , et pour
diviser le corps redoutable du clergé, afin de l'annuler dans un
temps plus propice , la constitution civile et religieuse p a r u t , et
une foule de docteurs d'entrer en fonctions , et de profiter du
gâteau refusé par les autres.
   On ne s'attendait pas alors à la loi sage de l'état civil , loi qui
a rendu au peuple l'exercice le plus cher de la souveraineté , à
la patrie des enfans, des époux et les cendres vénérées de sa
famille , en ôtant à l'église le privilège fatal, abusif et usurpé ,
de nous enchaîner dès notre enfance , de s'emparer de nos fa-