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•351 d'une amc belle et sensible , en déplorant la punition et l'abo- lition de la royauté ; qu'ils insultent, par celle sensibilité à con- tre-sens et ces odieux regrets , à la sainteté des principes , aux larmes et au sang dont s'abreuvent les passions des rois ; mais a u s s i , qu'ils p a r t e n t , qu'ils fuient la terre de la liberlé , qu'ils aillent sur un sol monarchique satisfaire à leur aise leur mépris pour les peuples el leur affection pour les trônes. 0 vous , q u i , fidèles aux lumières de la raison, voyez avec effroi l'infortune publique réduite en système dans la subordination des droits et des intérêts de tous au plaisir d'un seul ; vous , dont le cœur vraiment humain se soulève au souvenir do tant de millions d'hommes , victimes tantôt de la folle, ambition et de la fausse g r a n d e u r , tantôt de l'insatiable cupidité , de l'insouciance et de l'abrutissement, tantôt de la duplicité profonde , des trahisons et des parjures d'un individu couronne ; aines d r o i t e s , amis de l'humanité , réjouissez-vous ; la Providence a mis enfin un terme à l'impunité de ces énormes délits ; félicitez-vous, glorifiez-vous d'habiter la F r a n c e , elle est délivrée pour toujours de ces fléaux outrageux et dévastateurs ; la royauté n'est plus. La haine publique n'est-ellc pas essentiellement due au bri- gandage ? Il la mérite sans doute, lors même qu'il ne s'exerce que contre des particuliers : que sera-ce de celui qui s'exerce contre les peuples ^ au moyen d'un sccplre , sous le nom duquel il ose encore prétendre à leurs hommages et les requérir ? Cet excès de désordre , moralement inséparable du pouvoir arbi- traire, paraît presque partout dans les fastes de la royauté, parce que , ainsi qu'ils nous l'apprennent et que nous l'avons vu nous-mêmes, elles ne souffre point de limites à son pouvoir, et travaille sans relâche à renverser par la perfidie celles qu'elle a fait serment de respecter. Haine donc, haine à la royauté ainsi qu'à ses abus , puisqu'ils tiennent à son caractère , et ne sont à ses yeux qu'un usage de ses droits qui ne doit ni ren- contrer d'obstacle, ni essuyer de contradiction. Faut-il, pour nous inspirer celle haine si juste , qu'un nouveau Samuel vienne nous dévoiler les iniquités comprises sous le nom de droit du roil' Qiialoi'ze siècles d'une royauté foulant, incarcérant, pressurant, dilapidant à sou gré, ne les ont-ils pas assez manifestées i'et