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121 constante, c'est qu'à son arrivée à Paris, il se nïjt sous la disci- pline de Louis Lerambert, élève très distingué du fameux Jacques Sarraiin, et que la nature avait doué d'une variété de talens fort rare, puisqu'il était à la fois peintre, poète, musicien, sculpteur, architecte, ehnême très-bon danseur (1). Il paraît qu'on s'est aussi trompé en disant qu'à l'âge de vingt sept ans, Çoysevox avait été choisi par le cardinal de Furstemberg pour l'exécution des ouvrages de sculpture dont il voulait orner, son palais de Saverne (2). Elu évêque de Strasbourg, le 19 jan- vier 1663, François Egon de Furstemberg n'entreprit de faire bâtir ee magnifique palais qu'en 1674, comme on peut le voir au tome 2 de l'Histoire de l'Alsace, par le jésuite LaguiUe, page 242 : or,à cçtte époque, noire artiste était âgé d'environ trente- quatre ans, et son talent avait acquis alors un très-haut degré de maturité. Le séjour de Coysevox à Saverne fut de quatre ans, pendant lesquels il fit la corniche du grand salon du palais, et au plafond, les figures d'Apollon et des neuf Muses; dans l'esca^- liér, il fit quatre grands Trophées et d'autres ornemens ; enfin, dans les jardins , il fit un très-grand nombre de statues et vingts (1) Lerambert, après avoir travaillé à des bustes et à des médaillons, fut char- gé d'une entreprise plus considérable, celle du tombeau du marquis de Dampierre, dont il fit les sculptures, ainsi que l'épitaphe ; il a travaillé pour les jardins de Versailles et pour le jardin du palais royal. Les connaisseurs trouvent que ses ouvrages présentent beaucoup de goût, de vérité et une bonne manière. (2) La petite ville^e Saverne, dans la basse Alsace, sur la route de Strasbourg à Nancy, était autrefois une place fortifiée, et qui a été démantelée en exécution du traité de Nuremberg, du 2 juillet 1650. Sa situation au pied des Vosges, sur la belle rivière de Zorn, un peu au-dessus de son confluent avec la Zintzet, dans une contrée boisée, fertile en blés, en vins et en pâturages, en rend le séjour infi- niment agréable. Elle a aujourd'hui une sous-préfecture, un tribunal de première instance et compte plus de trois mille habitans. Le château, commencé en 1674, resta inachevé par la mort de FrançoisËgon de Furstemberg, laquelle eut lieu en , 1682, une année après la prise de Strasbourg par les français. Guillaume Egon de Furstemberg, qui succéda à son frère dans l'évéché de Strasbourg, laissa le pa- lais de Saverne tel qu'il l'avait trouvé; mais son successeur, Armand Gaston de Hohan-Soubise, le fit terminer et y ajouta de très-grands embellissemens. En l'an- née 1779, ce château eut beaucoup à souffrir des ravages d'un violent incendie , «ous ignorons dans quel état il est aujourd'hui.