Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                100
vriers qu'il occupait et qui vivent encore bénissent son huma-
 nité et ne prononcent aujourd'hui son nom qu'avec vénération
 et attendrissement;
   En 1788, lorsque les Etats-Généraux furent convoqués et que
l'Assemblée Constituante s'établit, lorsque enfin la France
s'éveilla à la voix puissante de Mirabeau, avec la volonté de s'af-
franchir, l'ame républicaine de Chalier s'anima à l'espoir d'un
meilleur avenir, et laissa se répandre au dehors les senti-
mens généreux qu'elle avait eus jusque là tant de peine à com-
primer. Il fallait remédier à la pénurie des finances; Au mois
d'octobre 1789, il présenta au comité permanent qui s'était
formé à Lyon un Mémoire sur la création des assignats et sur
l'argenterie des églises : ce comité lui députa le citoyen Ma-
gneval pour l'en remercier. Il en envoya des copies à l'Assem-
blée nationale et à Necker, qui lui en accusa réception en lui
témoignant sa satisfaction.
   Entièrement voué à la révolution, il vole à Paris, où il assiste
religieusement à toutes les séances de l'assemblée ; il se levait
à une heure du matin pour y avoir une place. Accueilli avec em-
pressement par Loustallot, il visita Marat, Camille Desmoulins,
Fauchet, Robespierre , et adopta leurs principes.
   Il assista à la chute de la Bastille et en recueillit quelques dé-
bris. De retour à Lyon, il montrait précieusement ces reliques
et cherchait en parcourant les lieux publics à échauffer par ses
discours le patriotisme des habitans.
   Bientôt il commença à acquérir une certaine popularité, et
 dès lors il fut calomnié ; on "l'accusa d'être un des principaux
 moteurs de la journée du 7 février, où le peuple, après avoir
 dispersé un bataillon de la garde nationale, appelé depuis le
bataillon des muscadins, s'empara de l'Arsenal et se distribua
les armes, on prétendit que les patriotes avaient eu l'intention
d'intimider les citoyens pour les élections de la première muni-
cipalité, à la formation de laquelle on devait procéder bientôt.
 Chalier prouva son désintéressement en partant sur-le-champ
pour la Sicile. La haine que la sévérité de ses principes déma-
gogiques suscitait contre lui le poursuivit jusqu'à Naples. Il fut
 dénoncé pour tenir au parti populaire. Le vice-roi, Cararniniea,