page suivante »
101 lui enjoignit de quitter ce pays sous trois jours , délai qui fut prorogé grâce à la protection de la princesse Casini, qui le cau- tionna. Il se plaignit à Gamelin, consul de France, et comme celui-ci hésitait : Si vous ne recevez pas ma protestation en chan- cellerie , lui dit Châlier, je ferai assembler tous les négociai» français. La protestation fut acceptée. A son retour il se plaignit à l'Assemblée nationale de l'outrage fait en sa personne à la dignité de citoyen français, et lui fit part des persécutions que lui avaient fait éprouver en Sicile ses sympathies populaires. Sur le rapport du député Bouche, dans sa séance du 28 octobre 1790, l'Assemblée décréta que le roi se- rait invité d'écrire à l'ambassadeur de Naples pour obtenir jus- tice et faire rentrer Chalier dans les sommes considérables qui lui étaient dues. Pendant qu'il était encore en Sicile, il avait reçu une lettre, signée Degrais et Bertholon, qui lui apprenait sa nomination de notable ; il y répondit par une démission qui ne fut pas accep- tée ; en entrant en fonction, il fit un don patriotique de 600 liv-, et institua la patrie son héritière universelle. Son dévouaient à la chose publique est loin de se borner à ces sacrifices ; dès lors il n'a plus un instant qui ne lui soit consacré. Nommé par le conseil général pour faire partie du comité des douze, il se charge d'un travail considérable pour le recouvrement des dons patriotiques. Elevé aux dignités d'officier municipal et de juge au tribunal de la Ci-dtvant-Conservation, il se fait remarquer par son assiduité et son désintéressement. Membre de presque tous les comités, il se multiplie et suffit à tout ; rien ne peut épuiser son infatigable activité : au comité militaire, il organise la garde nationale, fait observer une sévère discipline, toutes les nuits parcourt lui-même les postes, et dresse les procès- verbaux ; au comité de police* chargé de présider en l'absence du citoyen Vintrinier, il fait disparaître les abus de l'ancien régime et rédige des règlemens qui sont adoptés ; au comité des impo- sitions , il augmente le revenu en diminuant les charges de la classe indigente. Son zèle incroyable le rend apte à tout. La mu- nicipalité le chargea de la fixation et répartition des impositions *>