page suivante »
495 comme dans les aqueducs de Chaponost et d'Ecully , une cons- truction particulière à cet usage, et dont cet auteur a donné une longue description dans son Histoire de Lyon ; au lieu que les parois intérieures des inurs de celui-ci ne sont pas revêtues de ciment et que rien ne s'oppose à l'infiltration des eaux. Dans l'hy- pothèse même qu'il ait eu la destination que cet auteur lui sup- pose , pourquoi le faire passer à Montluel pour y prendre les eaux du Rhône, qui en ont toujours été éloignées d'une lieue? De quelle utilité devaient être cette double voie , et à quoi au- raient servi les retraites ou voies d'attente qui ont été ménagées sur tant de points? Comment enfin expliquer la découverte de ces mêmes aqueducs sur les bords du Rhône dans plusieurs en- droits du Bugey ? « Delhorme dans ses Recherches sur les Aqueducs de Lyon dit : « Il y a un quatrième aqueduc le long du Rhône, depuis Mont- « luel et Miribel jusqu'à Lyon; il finit dans la maison de M. Âl- « lier, à l'angle de la rue Puits-Gaillot et de celle du Griffon. «. Celui-ci était destiné à d'autres usages dans la ville basse ; il « est vraisemblable que sa construction a suivi plutôt que pré- « cédé celle des aqueducs sur la montagne. » « Delhorme qui a écrit plus de cent cinquante ans après le père Menestrier, tout en respectant l'opinion de ce dernier sur le but principal de la création de cette construction, est néan- moins tombé dans une grande erreur. Menestrier en écrivant que cet aqueduc avait été construit pour conduire les eaux du Rhône à la Croix-Rousse, a pu être trompé par une apparence d'utilité. La naumachie du jardin des Plantes, dont il a dû soupçonner l'existence et le besoin des habitans de toute la côte Saint-Sé- bastien et des Carmélites, pouvaient lui permettre d'avancer cette opinion; mais comment admettre celle de Delhorme, qui fait dégorger les eaux de cet aqueduc au niveau et sur les bords d'un canal qui liait autrefois le Rhône et la Saône? Delhorme et le père Menestrier n'ont pas assez étudié ce monument pour en reconnaître la véritable origine ; ni l'un ni l'autre d'ailleurs n'ont parlé de la double voie et des retraites de cet aqueduc, dont l'existence, cachée depuis les siècles de barbarie, ne pouvait se présumer et qui probablement serait encore ignorée, si le