page suivante »
446 LA REVUE LYONNAISE l'honneur de vostre bienveillance un petit catalogue des ouvrages que vous avez donné au public, et que vous continuerez à me maintenir dans le nombre de ceux qui, comme moy, s'advouent vostre très humble et très obligé serviteur, PALLIOT. A M. Nicaise, ancien chanoine de la Sainte-Chapelle du Roy à Dijon, A Paris. Nos pères avaient une vie moins agitée et moins fiévreuse, mais plus laborieuse peut-être que la nôtre. Palliot se levait tous les jours avant cinq heures du matin, et, après avoir entendu la messe à la Sainte Chapelle et satisfait rigoureusement à ses devoirs de chré- tien, pour lesquels il fut toujours d'une scrupuleuse exactitude, il se mettait au travail jusqu'à neuf heures du soir, sans autre interruption que celles des repas et des visites indispensables à son atelier d'impri- merie. Il habitait à Dijon une maison curieuse et pittoresque, au coin de la place dn Palais, en face de l'ancien portail de la Chambre des comptes, maison démolie depuis plus d'une soixantaine d'années et remplacée par une construction moderne. De pieuses inscriptions, des sentences morales, des versets de la Bible étaient gravés sur les voussoirs des portes et couraient le long des arceaux des fenêtres. Au-dessus de l'entrée principale, était une vierge avec cette devise : A la Royne du ciel. A côté, on lisait cette invocation : Domine, custodi introïtum et exitum. (1) Une tourelle en encorbellement, à l'angle du logis, sur la rue du Palais, ornée de cartouches, de fusarolles et d'arabesques, comme celles qui décorent l'hôtel de Mimeure, dans la rue de la Conciergerie de la même ville, servait de cabinet de travail à Pierre Palliot. On raconte que les reflets de sa lampe, pro- jetés au loin par la petite fenêtre gothique, tenaient, pendant les longues soirées d'hiver, lieu d'horloge aux passants attardés, et (1) Devise empruntée à l'un des hospices de Dijon.