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ESSAI DE PHONÉTIQUE LYONNAISE 297 De boscum = boquetô, fleurir ; De bulla = debollî (2) (Il mouill.), Suffen're = soffn, souffrir; écraser; Sufftore = sofflô, souffler ; De mollem = molli (3) (//. mouill.), De vorsa = revorsi (1), fosse à mettre pleuvoir ; les jeunes plants ; Cultcllum = cotiaw, couteau ; Bursatum = borsa(t) (parlant par res- Pulmonem = pormo», poumon. pect), garçon nouveau-né; Remarques. — 1. Dans szdphur = s!«pro, soufre, on peut admettre que u ini- tial, au lieu de 0, a été engendré par la labiale (p) qui le suit en patois (v. n° 40, rem. 1), mais comment expliquer que Vu du simple se soit CHangé en i dans le dérivé siprô, soufrer? Le bon est que si le simple eût été sz'pro, le dérivé eût été à son tour swpro, selon les influences signalées au n° 62, ex. de E bref, rem. 4. 2. De Uzssem nous avons eu le dérivé tussz (4), tousser, comme si u était long. Le provençal lussir a la même irrégularité; mais l'exemple de toutes les autres langues romanes et même la forme provençale tossir prouvent que c'est nous qui sommes dans nos torts. 70. O ouvert, libre ou entravé = O (comp. nos 39 et 40) : EXEMPLES DU PREMIER CAS Jocare = joyz", jouer; De mola = amolô (5), aiguiser ; Locare = loyz, louer ; Volere= volai, vouloir ; Potete = vo(s) poyj, vous pouvez (Crap.); Colorem = colou, couleur ; De modum = modo, s'en aller ; De sol(i)dum = sodé, souder ; Tropare = trovd, trouver ; Corona = corona, couronne ; De propium = approchi, approcher ; Sonare = sono", appeler ; Morzri = mon', mourir ; Tom'tru = tonnuro, tonnerre. EXEMPLES DU SECOND CAS (A)potheca = botz'ca, boutique; Tortisre = torebi, torcher ; De :nortem = amorti, tuer; D'ortz'ca = ortie(t) (6), ortie ; (i> Aux portes de Lyon revourse. Toujours l'influeuce d'oïl prédominante à la ville. (2) Voyez la note 3 du n° £9. (5) Mais de mollem on a aussi moulô, lâcher doucement une corde, terme très usité dans ta batellerie . Moulo suppose un type moikre et melh' un type mollitrre. Pour Voit de moulô, c'est l'influence signalée à la note 1. (4) On dit plus fréquemment et surtout plus élégamment carcasss ou carcavelô . (5) V. la note 3 du n° 69. (6) Urtica vient d'urere dont Vu est long. En français u long entravé = «, u bref entravé - = ou. O n aurait donc dû avoir urtie ou, si l'on admet une confusion de quantité, ourtie. Or on a toujours ortie et l'on voit que le lyonnais ne fault pas à la règle. Il y a donc lieu de croire que le bas-latin avait ortt'ca, avec 0 bref, et non urtt'ca .