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ESSAI DE PHONÉTIQUE LYONNAISE 295 EXEMPLES DU PREMIER CAS Necare = neyz", noyer ; Precare = prayî, prier. Secare = seyi, sayi, faucher ; EXEMPLES DU SECOND CAS Plicflre = piaf, plier; Ligare = leyz", lier. I Nous avons parlé de I bref à propos de É fermé ( = I bref) n's 62 et suiv. 68. I long libre ou entravé à l'initiale = I : EXEMPLES DU PREMIER CAS Fi(d)are = fio, fier ; De fflum = filou, sa, fileur, se ; Liberare = livré, livrer ; De fz'lum = filogni, étoupe ; Divisore = divisô, causer ; De tz'na = tinaillt, lieu où l'on met les Dimz'dium = dzimé, demi (R.-de-G.); cuves. EXEMPLES DU SECOND CAS Villflticum = villajo, village; B(e)ryllare = brilli, briller. Remarques. — 1. Dans qu(i)ritore = criô, rare exemple de la chute de la voyelle initiale. On pourrait supposer que la chute a eu lieu par dissimilation, à cause de la répétition de ». Nous avons cependant quirî, même sens (v. n° 62, rem. 3), où la répétition n'est pas moins marquée. C'est pourquoi dans criô on est tenté de lire, comme M. Darmestetter dans crier, un verbe critare. 2. Dans hibernare = ebarnô, ouvrir portes et fenêtres, I = E, peut-être par influence de la labiale b (v. n° 62, rem. 4), mais le changement n'aurait pas été complet soit à cause de l'analogie avec le mot hiver, soit parce que * a l'accent second. On peut y voir aussi une confusion avec le préfixe ex (quelle belle chose que la philologie ! jamais le mot irrégulier n'a le dernier). 3. Dans vicmum = vaizz'w, la diphtongue ai doit être attribuée à l'influence de la gutturale [c = yotte) qui suit i. 4. Dans wz'p(e)ra = jurio, givre, de pipare = pupô, une pleine pipe ; sibilare = sublô, siffler, la transformation de i en u s'explique par l'influence déjà démontrée de la labiale (v. n° 62, ex. de E bref, rem. 4), comme dans forri.