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IIR                          LA REVUE LYONNAISE

notre ville pour y exercer leur art. Célèbre est une épithète qui ne
peut guère leur être attribuée non plus. Claude fut un graveur très
obscur et qui n'a guère mérité la célébrité. Charles assurément était
doué d'un talent remarquable ; son dessin élégant et son burin bril-
lant, bien dignes d'un élève de Bloemaert et de Greuter, le classent
parmi les maîtres les plus habiles ; mais il ne fut pas célèbre. Il exerça
son talent dans des travaux fort modestes, et sa plus grande notoriété
lui vient d'avoir été l'initiateur de sa famille. Notre célèbre compa-
triote est Gérard Audran, le graveur fameux des batailles d'Alexan-
dre, mais il n'a jamais rien gravé pour Antoine Pillehotte qui vivait
plus d'un demi-siècle avant lui. On ne trouve pas non plus que
Claude ait jamais été peintre du roi. Il y a eu deux Claude Audran
lyonnais qui furent peintres, mais ils ont vécu à une date plus récente.
Étant nés l'un en 1639, l'autre en 1658, ils n'ont pu graver en 1629.
Les détails rapportés par M. Vingtrinier seraient donc utilement
accompagnés de preuves explicites.
   Il en est de même de la mention de Jean Carpin, associé, suivant
M. Vingtrinier, de Antoine Pillehotte, de 1619 à 1629. Jean Caffin
était associé d'Antoine en 1624 et 1626, si je ne me trompe (1),
et on le retrouve en 1634; comment donc est-il arrivé que Jean Car-
pin, associé en 1619, ait cédé sa place à Caffin en 1624, l'ait
reprise en 1629 pour la céder de nouveau en 1634? Ce serait à
croire à une mauvaise lecture, comme pour le nom de l'autre associé,
que l'on trouve d'ordinaire écrit Plaignard, et que M. Vingtrinier
orthographie Pkignard, avec une intention évidente, et non par
erreur typographique, puisque ce nom est reproduit trois fois de
suite en sept lignes avec e au lieu d'à ; c'est donc bien une variante ;
mais, comme tout cela est nouveau, contraire aux notions admises,
on serait tenté de faire de toutes ces observations, autant d'erreurs si
elles n'avaient pour garantie la critique minutieuse et sévère dont
l'auteur a fait preuve dans l'examen du blason des Pillehotte. Au
surplus, M. Vingtrinier, entouré des trésors littéraires, confiés à sa



  (1) J'ai pu contrôler ce fait sur un des livres cités par M. Vingtrinier.