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                                    FKLIBRIGK                                      545
    Si le pub'.ic n'est pas tout entier venu à lui, il a fait son chemin, depuis lors,
 dans l'esprit des vrais dilettanti. Cette nouvelle étape de sa fortune méritait d'être
 signalée.
    Elle fait à la Provence le plus grand honneur et rend justice à Paul Arène.
   Nous félicitons doublement A. Lemerre, car le projet lui en est venu do
 nous donner, pour le printemps prochain, les œuvres de Mistral dans la même
 collection.
                                           *

   Le sculpteur provençal, Amy, qui avait reçu de l'État la commande du buste de
Mistral, vient de quitter Maillane. Il a remporté son œuvre à Paris et nous pou-
vons assurer que c'est une belle Å“uvre.
   Le jour de son départ, 19 octobre, l'éminent artiste a été convié avec l'illustre
poète à une felibrée en la villa de Mauléon, près Tarascon, à laquelle assistaient
MM. Marius Girard, Saint-René Taillandier, C. et J. Gautier, directeurs de
VÉcho de Provence,un petit journal qui sert vaillamment la cause desfélibres, etc.
  Après les brindes et les chansons, Mistral récita son immortelle Coumunion
di Sant et M. Joseph Gautier lut une pièce française où il rapprochait heureu-
sement les noms du roi René et du poète de Nerto. Elle commençait par ces
vers :
             Deux noms battront toujours au cœur de la Provence.
             Le premier fut d'un roi, l'autre d'un paysan ;
             Le roi sut lui donner une mère, la France,
             Et l'autre est de sa gloire un sublime artisan!...
   On voit qu'on ne songe guère au séparatisme, là-bas !

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   Un félibre d'Aquitaine, M. Suau de Lescalette, a pris l'initiative de fonder à
Toulouse un théâtre populaire languedocien sur la scène duquel seraient inter-
prétées la semaine les œuvres dramatiques du Languedoc, de l'Aquitaine et de la
Pi'ovence, et, le dimanche, les pièces Toulousaines dont le « Garelou » a déjà
donné d'heureux échantillons.
                                          *

   Le théâtre méridional prend, en effet, quelque développement. Sous ce titre :
 Th. Aubanel et le nouveau théâtre provençal, un de nos plus éminents colla-
borateurs, M. Alb. Savine, vient précisément de consacrer une grande partie
de son dernier livre : Les Étapes d'un naturaliste. (Paris, Giraud, in-18) à
nue analyse du Pain doù pecat et des productions scéniques de Languedociens.
   Si le félibrige veut vivre, il n'a plus qu'à travailler pour la scène, et aussi, et
surtout à cultiver la prose. C'est le seul moyen qui lui reste de se conquérir
le peuple.
 , Voici bientôt trois ans que je ne cesse de répéter ces choses. L'heure est pro-
pice — après le grand éclat des fêtes du printemps — pour tenter un dernier
effort.