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406 LA AEVUE LYONNAISE * Chacun a son monde. Qui n'apprécie point ne possède point. * Nous saurons que nous avons été heureux, nous ne savons pas si nous le sommes. * Tout est contre nous, même nous; Dieu seul nous aime bien, c'est lui seul que nous repoussons ! * Arrive le temps où l'on éprouve le besoin du sommeil de la mort comme à la fin d'une journée laborieuse l'on a envie de l'autre sommeil. + Tout ce qui passe fait songer. * Et c'est vous qui aboyez ainsi, Molosse ? Que vous a-t-on fait ? Quelle colère, ah ! quelle colère ! Vous entrez en fureur à propos de tout, du vent, de la pluie, du soleil... Pour un brin de paille, pour une chiure de .mouche, vous partez en guerre comme Mal- brough, votre langue est un fouet toujours levé, toujours retentis- sant. Les saints du paradis me gardent de votre colère ! Elle éclate plus vite que la foudre, plus abondante que l'orage, plus impé- tueuse que l'ouragan. Elle ébranle, elle tord, elle déracine, elle emporte, elle disperse ! Moins elle a de cause, plus elle a d'effet. En vérité, vous n'êtes plus un être raisonnable, vous êtes un élé- ment ! Vous ne regardez à personne, vous ne respectez rien. Vous