page suivante »
286 LA REVUE LYONNAISE
drai le corriger. » Ses querelles avec le P. Le Laboureur avaient
jeté aussi un grand trouble dans son existence consacrée d'abord
uniquement à ses études et à son enseignement dans le grand col-
lège de la Trinité ; les premiers torts étaient même venus de son
côté. Il avait attaqué l'illustre auteur de Mazures de l'Ile-Barbe,
avec une dureté peu excusable, au sujet de son « Discours de
l'origine des armes et des termes reçus et usitezpour Vexpli-
cation de la science héraldique, Lyon, 1698. L'injure s'était
mêlée même au persiflage.
Mais quel est l'homme qui n'a pas des travers ? Malgré ses
défauts, le P. Menestrier a su se faire une grande place dans le
monde des lettres et Lyon, sa patrie, le considère, avec raison,
comme l'une de ses plus grandes-illustrations. Il n'est donc pas
sans intérêt, de rechercher et de conserver tout qui est sorti de sa
plume féconde, et en consacrant ces lignes à un manuscrit inconnu
de cet infatigable écrivain, j'ai pensé faire un acte utile dont
peut-être les érudits pourront me savoir gré.
En même temps que M. le Président Baudrier retrouvait le
manuscrit du P. Menestrier, dont je viens déparier, M. Léopold
Delisle, l'éminent directeur de la Bibliothèque Nationale, décou-
vrait, à Berlin, un livre imprimé, demeuré jusqu'à ce jour com-
plètement ignoré des bibliophiles et d'un véritable intérêt aussi
pour les Lyonnais. C'est une édition de Y Art poétique d'Horace,
imprimé en 1500 à Paris, sous ce titre :
« Quinti Horatii Flaccide Artepoctica opusculum aureurn,
ab Ascensio familiariter eospositum. Venundalur Parrhisiis,
in Leone argenteo et in Pellicano, regionis Divi Jacobi. »
A la fin du volume on lit :
« Finis commenlationis dilucidss in Quinti Horatii Flacci
de Arte poetica prseclarum sane opusculum, impressum so~
lertia Thielmanni Kerver, in inclyto Parrhisiorum gymna-
sio, ad idus maias anni gratis? christianse MCCCCC. Deo laus
et gloria (in-4° de 44 feuillets).
En outre, on voit sur le titre la marque de Marnef, et celle de
Thielman Kerver sur la dernière page.
Mais ce qui rend surtout cette édition intéressante pour Lyon,