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276                      LA R E V U E LYONNAISE
vaientaw bon temps, au temps de Lyon la Riche, comme disait
Pétrus Borel, M. Renard dut se contenter, pendant bien des années,
de n'acheter que des livres amassés par ces grands collectionneurs,
ou ceux d'autres bibliophiles célèbres, comme Chedeau, deSaumur,
le prince RatziYill, le baron Pichon, et même Rachel, la grande
tragédienne; mais, plus tard, les catalogues de Potier lui permirent
de rencontrer un grand nombre d'ouvrages dont la belle condition
a été faite ensuite par ses soins éclairés, et il put ajouter à un grand
nombre des portraits et des autographes qui en ont augmenté con-
sidérablement l'intérêt et la valeur. La perfection et l'élégance de
l'impression étant aussi des mérites que M. Renard appréciait beau-
coup dans les livres, il ne manqua pas non plus de rechercher les
éditions aldines et elzéviriennes dont les exemplaires étaient encore,
pour la plupart, dans un état satisfaisant.
    Les œuvres lyonnaises1 étaient aussi l'objet de sa prédilection; de
 ce nombre se trouvaient celles du savant jésuite, le célèbre histo-
rien et bibliothécaire de Lyon, Claude François Menestrier. Peu
 d'écrivains, on le sait, ont été aussi féconds que cet illustre reli-
 gieux, et on est à se demander même comment il a pu traiter tant
 de sujets différents. Cette multiplicité de productions a nécessaire-
 ment rendu bien difficile aujourd'hui l'entreprise de la formation
 de leur collection complète. La Bibliothèque même de Lyon ne la
 possède pas, quoique ce soit elle qui ait le plus grand nombre des
 ouvrages du P. Menestrier, mais plus d'un exemplaire est malheu-
 reusement incomplet. M. Renard, en fureteur infatigable, est par-
 venu cependant à réunir la plupart de ces publications, et, dans
 les dernières années de sa vie, il s'est attaché même à écrire des
 notes sur un grand nombre d'ouvrages de cette précieuse collection.
 M. P. Allut l'avait cependant précédé dans cette voie; mais cet
 érudit distingué, dont la mort a laissé un grand vide dans le monde
 des lettres, à Lyon, a traité la question, beaucoup plus au point de

   1
     II y a quelques aiméos, la collection Renard était riche de 200 ouvrages sur
VHistoire lyonnaise et 60 sur l'Histoire des provinces. On y voyait aussi des re-
liures des plus belles et des plus rares ; elle possédait un Grolier et un Morioli;des
Le Gascon, Du Seuil, Boyet, Derôme, Padeloup, Trantz-Bauzonnet, un grand
nombre de Daru, en quantité des Gapè et des Lortic. Presque tous les livres de
M. Renard sont en pleine reliure ; les demi-reliures ne couvrent que des ouvrages
 non rognés.