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154 LA REVUE LYONNAISE diquée par la voyelle double qui le suit, laquelle est le plus souvent tt, ou, à la fin des mots, par la consonne t : pot, écot. Le Lyonnais observe avec soin cette prononciation, et nous disons gigot, mot, avec o prononcé très bref, et non gigatit et raaui, comme à la Co- médie française. Donc, en patois, tout o médial suivi de tt, tout o final suivi de t sera prononcé très bref ; 2° O égale o dans parole; 3° O égale ô dans dôme. U U égale u dans wnité. Ajoutez une voyelle particulière au lyonnais : c'est e muet fran- çais devenu tonique à la fin des mots. Nous l'indiquerons par E. Il n'existe dans aucun mot français, mais on s'en rendra compte si, dans le mot homme, au lieu de faire porter l'accent sur o, on le fait porter sur e muet : homm^. On obtiendra ainsi un son intermé- diaire entre o et e. Il y a du reste très peu de mots patois avec l'accent sur e (e final n'existe guère d'ailleurs que dans les plu- riels féminins, où il est atone). On peut citer pelluë (poulie), jou- clië, courroie qui lie les bœufs au joug, et quelques autres. E existe cependant quelquefois à l'état atone. C'est alors le même son affaibli, mais toujours plus fort que e muet français. Morve (mauve) en est un des rares exemples. SONS IMPROPREMENT NOMMES DIPHTONGUES, MAIS QUI SONT EN REALITE DES SONS SIMPLES EXPRIMES PAR DEUX LETTRES AU égale au dans autel. OU égale ou dans mowdre. IN égale in dans ingrat. AN, EN, dans les substantifs, égalent an, en comme dans ange, défendre. Il n'en est pas de même dans la conjugaison (par exem- ple dans j'applayirkm(s), nous attellerions). AN prend alors un son tiré du nez, qui se rapproche de in, et qu'il est souvent difficile d'en discerner '. 1 La conclusion naturelle eût été d'adopter deux graphies pour exprimer ces deux sons différents, par exemple an et en, mais ce dernier groupe, qui est muet dans nos verbes français, aurait embrouillé complètement, pour la plupart des lecteurs, les conjugaisons des verbes patois. On suppléera à cette deficienoy par des notes.