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BIBLIOGRAPHIE 607 BIBLIOTHÈQUE DE L'ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS.'— Mythologie ' figurée de la Grèce, par MAXIME COLLIGNON, ancien membre de l'Ecole fran- çaise d'Athènes, professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux. — Monnaie et Médaille, par F R . LENORMANT, de l'Institut. — Paris.,A. Quantin, édi- teur. — Prix de chaque volume broché : 3 fr. Avec un cartonnage artistique en toile reliure : 4 fr. L'éditeur Quantin met en circulation deux nouveaux volumes de sa Bibliothè- que de VEnseignement des Beaux-Arts. Je me hâte de dire qu'ils ne sont en rien inférieurs à ceux qui les ont précédés, et que l'un d'eux surtout, Monnaies et Médailles, est remarquable par les soins apportés à la difficile reproduction des œuvres d'art de cette catégorie qui, plus que toutes autres, ont besoin d'être ren- dues fidèlement et avec netteté. Les cartonnages qui recouvrent ces deux volumes sont, eux aussi, plus agréables à l'œil que ceux qui ont précédé, et il serait dési- rable que l'éditeur ne songeât plus à en varier les types : cela éviterait, dans les rayons de la bibliothèque, un bariolage sur les effets optiques duquel les avis sont très partagés. I. — M. Collignon, l'auteur de VArchéologie grecque, déjà parue dans cette collection, un savant qui connaît à merveille le pays des Hellènes où il a séjourné comme membre de l'École française d'Athènes, est l'auteur de la Mythologie figurée de la Grèce. Son but était de retracer l'histoire des types mythologiques dans l'art de la Grèce, en ne demandant toutefois aux légendes, pour répondre à la pensée qui a présidé à la naissance de cette Bibliothèque, que ce qui était nécessaire pour l'intelligence des monuments. Cette étude du développement des types divins dénote une profonde connaissance, un sens intime des évolutions de a civilisation et du génie hellénique. On s'étonne en présence de cette érudition qui reconstitue une société dès longtemps disparue et la fait revivre à nos regards charmés. Les hommages religieux s'adressèrent d'abord aux objets naturels eux-mêmes, dans lesquels étaient symbolisésles dieux qui n'étaient alors considérés que comme les personnifications des forces de la nature : puis on fit dés idoles en bois, gros- sières, informes, les Xoana. C'est surtout avec les poèmes homériques que les divinités revêtent une forme concrète. Après eux, le travail de formation des types continue lentement, avec des perfectionnements successifs : « Le Zeus de Phidias, dit M. Collignon, la Sera de Polyclète, ne sont pas des chefs-d'œuvre isolés : ils résument le travail de plusieurs générations ». Enfin le type idéal de chaque être divin finit par être créé : c'est ce caractère général de chacun d'entre eux que l'auteur s'est proposé de dégager, en conside'rant comme des exceptions les variantes qui sont le fait de types locaux. Partant de ces données, l'auteur passe en revue toutes les divinités, principales ou secondaires, du ciel, de la terre, de la mer, des enfers, ne laissant'de côté que les représentations allégoriques d'être moraux : chacun les concevant et les exprimant à sa mauière, il eût été impossible de dégager leur caractère général. Il suit les phases par lesquelles a passé chacune d'elles avant do revêtir sa forme définitive; il étudie aussi les scènes figurées de leur légende. Ces recherches sont des plus intéressantes. Si, par exemple, nous lisons le chapitre consacré à Aphro- dite, nous verrons comment représentée au début entièrement vêtue, elle fut peu