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LES TRESORS DES EGLISES DE LYON 445 les indulgences qu'il avait attachées à cette rose d'or du monastère de Saint-Just. Le texte de cette bulle nous a été conservé par Severt dans son Histoire dès archevêques de Lyon, et cet acte rappelle, en ces termes, le don de la rose : « Cum igitur dum Lugduni traheremas moram in claustro ecclesise vestrse, in dominica qua cantatur Laetare Hierusa- lem, rosam auream quam propier diei solemnitatem more solito in vestris manibus gestabamus eidem ecclesise vestrse duxerimus concedendam... » Quant aux indulgences attachées à cette même rose, Innocent IV s'en expliqua ainsi : « Nos volentes cum donis majoribus honorare accipieates ut ipsa congruis honoribus frequentetur omnibus vere pœnitenti- lus et confessis qui ecclesiam ipsam in die dominica prsedicta elusque ad octavas Resurrectionis Dom. Venerabiliter visita- cerint annuatim de omnipotentis Dei misericordia et beatorum Pétri et Pauli apostolorum etiam authorilate confessi, unum annum et quadragenla dies de semunita sibi penitentia miseri- corder relaxamus. » Clapasson est le seul écrivain lyonnais, que je sache, qui nous a laissé une description de la rose d'or de Saint-Just, et on lit, à cet égard, dans sa Description de Lyon, publiée en 1761 : « Cette rose, est d'or et renferme une cornaline pour tenir lieu du por- trait du pape; c'est une pièce antique qui représente une tête d'Hercule; on la conserve encore dans le trésor de Saint-Just, elle a été donnée par Innocent IV lorsqu'il se réfugia dans ce couvent. » Mais d'autres historiens lyonnais en avaient déjà parlé avant Cla- passon. Papyre Masson, dans son livre De episcopis urbis qui romanam ecclesiam rexerunt (Lyon 1586), liv. V, au chapitre consacré à la vie du pape Innocent IV, s'en était exprimé ainsi : « Ea quamdem Innocenta rosa in nova Justi ecclesia in colle intra mœnia urbis, procurante Jacobo Girinito avunculo et filio ejus démenti Divi Slephani, Lugdunensis prsefecto, ab dicto oslensaest mihiuxorique meae Dyonisie. » Pierre de Rubys avait dit dans son Histoire de Lyon (1604) : « On monstre cette rose dans le monastère de Saint-Just, le jour qui est le dimanche de la Passion en caresme. »