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368 LA R E V U E LYONNAISE Quelques verbes où la finale est précédée de t ont la double forme en î et en 6 : se coiti, se hâter, et se coita, dans d'anciens noëls; appoint, faire une pointe, et appoint, Il y a là , je crois, une double influence. D'une part, l'étymologie appelle un i dans secoitî, venu de coctare, et dans appoint, dérivé de punctum (toujoursces satanées gutturales !). D'autre part, après la dentale (t), nos finales sont en a, o. Il y a comme une lutte entre l'action de l'étymologie latine et l'action de la position patoise. Nous disons encore régulièrement s'accatto, s'accroupir (de cat- tus), et achat?, attirer par des caresses à la façon d'un chat. Dalila avait achati Samsonpar ses caresses. C'est qu'achati nous est venu par le français populaire achatir. * Toutes ces règles souffrent très peu d'exceptions, et qui, en géné- ral, s'expliquent facilement. Voici, par exemple, le verbe abarî, élever (spécialement au sens d'élever des petits oiseaux), qui de- vrait régulièrement être abôrô. Mais abarî vient de ad-bajulare, dont le thème a fait en français bailler. Nous, nous avons eu, fort régulièrement, abaillî, par suite de l'appel de î final par les II mouillées. Quelle influence a fait sécher ces II, je l'ignore, mais on a encore dans les Alpes aboli, même étymologie, avec extension du sens à préserver, mettre à l'abri. En Gévaudan, bajulare a donné bailla, aujourd'hui bêla. Chez nous, abali est devenu abarî, par changement de l en r, dont nombre d'exemples, inutiles à citer, existent dans notre pa- tois. En Languedoc, la transformation s'est continuée de la sourde à la sonore, comme disent les philologues, et on a eu avari. Or, la finale î a été conservée chez nous, même après qu'elle n'était plus motivée par II mouillée. Voilà l'explication fort simple de l'exception. Il faut aussi, sensément, écarter des exemples qu'on pourrait m'opposer, les mots français introduits dans le patois et qui, au- jourd'hui, l'étouffent complètement sous leurs végétation parasite. Déjà bien loin, autour de Lyon, on ne parle plus du patois, mai»